L'internoscope : des comptes instagram et des romain graphiques d’étudiants en santé

Publié le 13 May 2022 à 16:40

DES COMPTES INSTAGRAM ET DES ROMAIN GRAPHIQUES D’ÉTUDIANTS EN SANTÉ INSPIRANT

COTE BOUQUINS

PUTAIN DE COVID
Les deux internes racontent la manière dont ils ont vécu la première vague du Covid-19 dans leurs services de réanimation et d'urgences. Cohabitation avec la mort, organisation des services, échanges avec les familles des patients Covid-19. Ils témoignent de leurs journées harassantes, physiquement et moralement. Sans langue de bois, ils dénoncent le manque de matériel et la pénurie des médicaments. Les deux internes n'en oublient pas pour autant les bons moments. La solidarité des collègues mais aussi celle des familles, d’artisans ou de sociétés : livraison de repas gratuits, dons de masques, prêt de voitures de location.
« Putain de COVID » éd. Hachette Comics, 96 pages, 14,95 €.

LA DIFFÉRENCE INVISIBLE
Julie Dachez nous ouvre une page de sa vie. Celle où elle s’est enfin comprise. Celle où elle a mis un nom sur sa différence. Julie travaille, vie en couple, a des amis. Dans cette bande-dessinée elle raconte le jour de son diagnostic. Elle est autiste Asperger. A 27 ans. L'annonce de son diagnostic l'a libérée, elle a changé de vie et s'est réconciliée avec ellemême. Julie Dachez tient aussi le blog militant Emoi émoi et moi, où elle met en ligne articles et vidéos sur le syndrome d'Asperger, particulièrement sur les Asperger femmes, plus difficilement repérables.
« La différence invisible » de J. Dachez, éd. Delcourt, 197 pages, 23 €.

LA GUERRE DES TÉTONS
Trois tomes pour entrer dans le quotidien d’une jeune femme à qui on vient de diagnostiquer un cancer du sein. Un trait de crayon simple et un humour détonnant. Sans faux semblant. Lili Sohn, française et canadienne d’adoption, raconte toutes les étapes de son cancer dans les deux premiers tomes : l'annonce aux proches, les examens médicaux, l'ablation de son téton, le regard des autres, les traitements invasifs…. Elle aborde aussi des questions intimes dont on ne parle jamais : se retrouver coincée sur les toilettes car elle ne trouva plus la force de se relever ou la difficulté de se sentir aimée par l’autre quand son corps semble nous trahir. Dans le tome 3, exit la chimiothérapie, Lily retrouve ses cheveux (et autres poils) et revient à la vie « normale ». Un autre combat.
« La guerre des tétons » tome 1, 2 et 3, de L. Sohn, éd. Michel Lafon, 14,95 €.

Comptes Instagram

INFIRMIERE_SOURDE_33
Infirmière en Ehpad, sourde de naissance
Infirmière dans un Ehpad en Gironde, elle partage son quotidien de soignante. Sourde, elle travaille depuis 2017 à mi-temps. Jusqu'au mois de janvier dernier, elle n'avait pas d'interprète LSF. Dans une vidéo, elle raconte tout ce qui a changé pour elle professionnellement depuis. Elle parle aussi des pénuries de matériel, des cas Covid, de la solidarité et de l'amitié entre collègues.

POURUNEVIESANSMUCO
5ème année de médecine, atteinte de la mucoviscidose
Vidéos témoignages, poèmes, prises de position, Aurore Franceschini évoque « ce droit de vivre toujours plus grand [qui] nous est apporté en grande partie par la recherche ». Elle raconte pourquoi elle a fait le choix de se faire vacciner contre la Covid en janvier et comment elle s’y est prise, ne faisant pas partie des personnes prioritaires malgré la mucoviscidose. « J’ai contacté la médecine du travail (…) et j’ai pris l’avis de ma pneumologue. Il fallait choisir entre la Covid et le vaccin, j’ai préféré faire confiance en la science plutôt que laisser encore une maladie décider pour moi ».

EXTERNESUBALTERNE
5ème année de médecine, atteinte de diabète de type 1
A travers des images sobres, Externe subalterne prend du recul sur son parcours. Un compte organisé comme un journal intime où elle se dévoile et appelle l’autre à se questionner. Dans son post « Changer de point de vue », elle se rappelle ses idéaux du métier avant de découvrir « les avantages et les inconvénients de la médecine, les horaires, les déceptions de sa spécialité, les équipes plus ou moins sympas. » Dans « Mon premier stage » elle témoigne de sa « sensation » d’être médecin. Elle raconte une anecdote heureuse, drôle et triste. On sent le souci de maintenir un équilibre dans ses mots comme dans sa vie.

Article paru dans la revue “Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes” / ISNI N°26

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