Interviews de deux radiologues : Pourquoi l’imagerie ORL ?

Publié le 16 May 2022 à 10:03


Dr Cédric Brochart
Dr C. Brochart, ancien CCA en Neuroradiologie/ORL du CHU d’Amiens, Gérant du Groupe IMAO (imagerie médicale Hauts-de-France). Le centre d’imagerie IMAO compte quatorze radiologues, la plupart se sont connus pendant leurs études. C’est un centre très dynamique qui entend faciliter l’accès aux diagnostics et aux soins partout en France et ainsi lutter contre les déserts médicaux (IMAO vient de reprendre un centre à Péronne). C’est un des centres les plus jeunes du réseau Vidi avec une moyenne d’âge de 44 ans. Le centre a recruté un nouveau radiologue par an environ ces dernières années.

Les médecins effectuent les examens suivants afin de répondre au mieux aux demandes des praticiens :

  • Radiologie standard.
  • Imagerie de la femme qui comprend en plus de la mammographie et l’échographie mammaire, les micro et macro biopsies sous stéréotaxie.
  • En radiologie interventionnelle nous pratiquons les ponctions, infiltrations, triturations, vertébroplasties. Nous avons sur le site de la clinique Pauchet installé récemment un EOS. Nous avons également un EOS sur Arras au sein d’un GIE avec le CH d’Arras

Comment décrire la spécialité ORL en trois adjectifs en balayant à la fois les avantages mais aussi les inconvénients
Cédric Brochart : Exigeante (bien maîtriser l’anatomie, les techniques chirurgicales et aspects post-opératoires, la grande variété de pathologies). Transversale (transversalité entre les spécialités : ORL, stomatologie, chirurgie maxillofaciale, otoneurologie et neurochirurgie et transversalité entre l’oncologie, les pathologies infectieuses, les maladies de système, la traumatologie). Valorisante (sur-spécialité complexe, peu prisée et donc beaucoup d’opportunités de carrière et de développement). Au sein du groupe Vidi, nous pensons qu’il est essentiel de valoriser nos activités et nos expertises médicales. Cela permet de faire bénéficier aux patients du meilleur niveau de soin et aux radiologues de continuer à se former pour être toujours à la pointe de leur surspécialité.

Quel mode d’exercice pour l’ORL en radiologie ?
Les différences entre l'ORL libéral et l'ORL hospitalier
C.
B. : Les pathologies rencontrées sont les mêmes en libéral et en public. Les spécialistes libéraux sont plus nombreux et souvent référents pour des grands centres chirurgicaux publics. Il n’y a aucune limite technique à pratiquer l’imagerie ORL en privé. Au sein du groupe Vidi, nos équipements lourds sont une fierté. Nous nous engageons à investir chaque année dans du matériel et des appareils de diagnostics afin de fournir des prestations de haute performance qui nous sont utiles en imagerie ORL et de la thyroïde. Les experts privés viennent souvent en renfort des équipes hospitalières. Toujours dans l’intérêt du patient et avec la volonté de faciliter l’accès aux soins d’excellence, Télévidi permettra de faire bénéficier de l’imagerie ORL au plus grand nombre. Quant à la radiologie interventionnelle elle s’exerce aussi bien en ville qu’à l’hôpital notamment pour les cytoponctions et micro biopsies thyroïdiennes.

Quelle formation complémentaire conseiller ?
Les difficultés d’apprentissage éventuelles, des conseils en anatomie
C.
B. : La première difficulté d’apprentissage vient du défaut majeur de formation initiale si bien qu’un DIU s’avère presque indispensable. Mais le plus important est de participer aux RCP et Staffs des services d’ORL. L’anatomie est un prérequis indispensable comme dans toutes les autres spécialités. Les centres Vidi ont à coeur de faire bénéficier aux jeunes radiologues qui les rejoignent des programmes de mentoring et de travail en équipe. 

Est-il possible de ne faire que de l’ORL ? Quelle est le lien de cette spécialité avec la neuroradiologie ?
C. B. : En libéral neuroradiologie et ORL s’associent parfaitement. La pratique exclusive de l’imagerie ORL ne peut se concevoir en libéral et ne peut raisonnablement s’envisager que dans quelques grands centres référents nationaux.

Dr Tanguy Gauthier

Bonjour, je travaille au sein d’un groupe de radiologue sur Saint-Malo, dans un cabinet de 15 (bientôt) 18 radiologues, le centre d’imagerie des Cèdres. Ce cabinet est adhérent au groupe VIDI depuis le début de l’année 2019. Mon exercice, notamment en ORL, comme celui de mes collègues malouins et dans l’ensemble des cabinets du groupe VIDI, visent à valoriser nos activités et notre expertise médicale, afin d’offrir une qualité optimum pour le patient. Cette volonté permet de renforcer le lien avec nos correspondants.

Comment décrire la spécialité ORL en trois adjectifs en balayant à la fois les avantages mais aussi les inconvénients
Tanguy Gauthier : Déconcertante... de simplicité pour la très grande majorité des diagnostics. Variée : que ce soit les sinus, la thyroïde, les rochers, les voies aéro-digestives supérieures, les glandes salivaires, les espaces profonds... Chaque organe a sa pathologie qui lui est propre. Variée donc garante de garder son attrait au fur et à mesure des années. Séduisante, parce que vous ne pouvez que l’aimer quand les préjugés seront tombés !

Quel mode d’exercice pour l’ORL en radiologie ?
Les différences entre l'ORL libéral et l'ORL hospitalier
T.
G. : Que ce soit lors de ma formation en tant qu’interne dans le Nord, en tant que chef de clinique en Bretagne ou aujourd’hui sur la Côte d’Emeraude, la pratique de l’imagerie ORL a été et reste la même de mon point de vue. La qualité de la relation avec les correspondants est primordiale. Les examens des patients du CHU qui habitent le secteur sont souvent réalisés dans notre cabinet grâce à cette relation. De même, les patients sont adressés aussi bien du centre hospitalier que des cabinets d’ORL des environs.

Quelle formation complémentaire conseiller ?
Les difficultés d’apprentissage éventuelles, des conseils en anatomie
T.
G. : Le DIU d’ORL est de bonne qualité.
Concernant l’anatomie, il existe aussi bien des kit d’autoenseignèrent que des ouvrages ou des planches anatomiques. Ces formations sont un prérequis. Assister aux réunions multidisciplinaires d’oncologie ORL est très appréciable à double titre : se familiariser avec l’application clinique et les prises en charge thérapeutiques d’une part et d’autre part se faire connaître auprès des correspondants avec qui l’interaction est capitale pour connaître la suite des prises en charge et les diagnostics retenus à distance sur les cas pour lesquels nous avons eu des difficultés. Au quotidien, le fait d’appartenir à un groupe comme Vidi permet d’échanger avec mes collègues qui ont les mêmes spécialités que moi. Le partage d’expérience est très enrichissant. Nous recrutons toujours et les spécialités sont très appréciées en vue de la téléradiologie entre autres. N’hésitez pas à venir découvrir notre groupe dans le cadre d’un stage ou d’un remplacement. 

Peut-on faire que de l’ORL ? Le lien avec la neuroradiologiet
T. G. : A mon avis, il n’est pas possible de ne pratiquer que de l’ORL. Vous trouverez peutêtre un contre-exemple. A titre d’exemple, mon activité en imagerie ORL, mais également en neuroradiologie, occupe 2/3 des vacations en IRM et 50 à 60 % des vacations de scanners dans un secteur géographique de taille modérée.

Article paru dans la revue “Union Nationale des Internes et Jeunes Radiologues” / UNIR N°37

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