Interview : Maxence, 22 ans, agénésie du membre inférieur droit et coach sportif

Publié le 05 Jul 2022 à 15:13

Chloé est allée rencontrer Maxence Legras, atteint d’agénésie depuis sa naissance, afin de découvrir son quotidien !

Chloé : Depuis quand es-tu appareillé ?
Maxence  : Je suis appareillé depuis 2001, à l’âge de 2 ans. 

Chloé : Est-ce que tu peux nous parler de ta prothèse ?
Maxence  :
J’ai une prothèse avec un genou électronique qui s’adapte lorsque je marche en allégeant mon pas et qui rend ma prothèse beaucoup plus agréable à utiliser. J’ai aussi un frein hydraulique. Plus je m’appuie dessus et moins j’ai de chance de tomber, donc le but est d’avoir vraiment confiance en ma prothèse.

Chloé : As-tu d’autres appareillages ?
Maxence :
Je dispose d’une prothèse de secours mais je ne m’en sers quasiment jamais. 

Chloé : Est-ce que tu portes ta prothèse en permanence ?
Maxence :
Je la porte en permanence pour me déplacer, lorsque je suis à l’extérieur et lorsque je conduis, mais je la retire dès que je peux à la maison. Je me déplace avec elle à l’intérieur mais ça reste quelque chose que je porte, un peu comme un vêtement, et je préfère la retirer à la fin de la journée. Je préfère l’enlever aussi lorsque je fais du crossfit.

Chloé  : Est-ce que tu pourrais nous expliquer les avantages et inconvénients de ta prothèse ?
Maxence :
Concernant les avantages, je citerais surtout le genou électronique qui apporte une réelle sécurité grâce au frein qui m’évite de tomber. Concernant les inconvénients, comme c’est l’objet avec lequel je passe le plus de temps, je m’y suis beaucoup habitué et je ne retrouve pas de réel défaut à citer car elle fait partie intégrante de mon quotidien. Il m’arrive parfois d’avoir mal mais ça passe rapidement en mettant de la crème pour calmer l’irritation. 

Chloé : Quelles sont les limites de ta prothèse ?
Maxence  :
Je ne peux pas courir avec ma prothèse, ni faire du vélo ou encore faire des sauts. Il y a aussi quelques limites psychologiques avec le regard des autres de temps en temps.

Chloé : Combien as-tu eu de prothèses en tout ?
Maxence :
Au départ j’avais une prothèse par an. C’est différent depuis six ans parce que plus j’avance dans le temps et moins j’ai besoin de la remplacer comme j’ai atteint l’âge adulte. Un changement de prothèse à l’heure actuelle va surtout dépendre de la façon dont mon corps évolue (par exemple si mon poids varie). Je la change maintenant tous les ans et demi voire tous les deux ans et c’est l’emboîture qui est le plus fréquemment changée ainsi que le genou qui est révisé tous les cinq ans.

Chloé : Concernant les frais de la prothèse, es-tu pris en charge entièrement ?
Maxence  :
Oui tout est pris en charge. Il me reste à payer l’assurance de la prothèse (environ 400 euros par an) ainsi que les consultations chez les spécialistes.

Chloé : As-tu prévu de la changer prochainement ?
Maxence :
Ce n’est pas prévu, elle a été changé il y a 6 mois car l’emboîture était abîmée. 

Chloé  : Comment décrirais-tu la prothèse de tes rêves ?
Maxence  :
Je rêverais d’avoir une prothèse capable de me faire voler ! Ou sinon une prothèse capable de faire le ménage à ma place (rires).

Merci beaucoup Maxence pour ce témoignage et pour nous avoir partagé ton quotidien avec ta prothèse !

Article paru dans la revue “Association des Jeunes en Médecine Physique et de Réadaptation” / AJMERAMA N°03

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