Interview d’un expert : Partick DORI

Publié le 30 May 2022 à 12:39

 

Bonjour à toi, tu es Patrick Dori, tu es praticien libéral, très orienté sport, et tu endosses plusieurs casquettes. Déjà un CEC de Kiné du Sport mais aussi tu es référent scientifique du CREPS de la région Val-de-Loire, où tu es porteur de projets de recherche, Président délégué de la SFMKS et enseignant-formateur à l’IFMK d’Orléans et enseignant en formation continue.
- (rire NDLR) Bonjour Jérémy !

Partick Dori

Merci déjà de nous consacrer un peu de temps, ma première question est, comment as-tu été recruté pour être expert dans ce projet de TCS ?
J’enseigne à l’IFMK comme tu l’as dit, là-bas mon enseignement est très orienté musculo-squelettique et mon approche mêle expérience clinique et littérature scientifique, ce qui s’intègre dans l’approche EBP souhaitée dans le recrutement. C’est Fréderic Launay qui m’a contacté directement en m’expliquant le projet.

Lorsque la méthode t’a été présentée, quel a été ton ressenti ?
Je me suis mis assis (rire NDLR), et j’ai à la fois trouvé la pertinence du projet géniale et à la fois je me suis dit « aurais-je les connaissances ?! ». Et puis j’ai pris du recul et je me suis dit que l’opportunité de participer à un projet si novateur était trop belle et que c’était parfaitement en accord avec le sens que je donne à l’avenir de la formation c’est-à-dire avec une part plus évidente dans l’évaluation du raisonnement clinique.

Ce qui m’a plu également c’est l’aspect nouveau par rapport à notre démarche habituelle, ce n’est pas un questionnaire, c’est une démarche beaucoup plus représentative de la réalité.

Et puis je me suis dit qu’avec les années je devais être un peu « formaté », du coup j’ai pris ça comme une chance, c’est l’occasion de pouvoir faire le ménage dans ses connaissances ! Donc en plus j’attends les résultats avec impatience !

Et ce format, comment l’as-tu trouvé ?
Plutôt dur dans le sens où l’on n’a pas l’habitude, je me mettais à la place de l’étudiant et ça ne devait pas être facile pour lui… et puis quelques fois bizarre également dans les questions, je sais que le contexte de situation clinique « mal défini » fait partie de la méthode TCS mais j’aurais aimé pouvoir répondre « je ne sais pas » ou « je ne comprends pas la question ! ».

J’ai trouvé aussi que c’était long et que ça nécessitait beaucoup de concentration.

Ceci étant, bien sûr ce n’est pas un exercice facile, mais je persiste à dire que j’ai trouvé ça fabuleux, très très intéressant, j’ai même d’ailleurs envie de recommencer. D’autant que c’est très proche de la réalité et c’est ce qu’il faut pour les futurs pro.

D’après toi, comment la méthode TCS peut s’inscrire dans notre formation ?
Progressivement, par des TD qui pousseraient les étudiants à des réflexion en lien avec leurs cours magistraux et leur expérience de stage. La stratégie d’enseignement par TCS est différente, lorsqu’on inculque des connaissances en frontal ça a des limites car ça ne reflète pas la réalité.

Dans un contexte d’accès direct, nous devrons maitriser cette logique d’évaluation de raisonnement clinique de façon à avoir une habitude de décisions pertinentes. C’est avec ce genre d’initiative je pense qu’on va pouvoir faire avancer les choses.

Merci beaucoup Patrick pour tes réponses, ton engagement et ta sympathie. Est-ce que tu veux rajouter une dernière chose ?
Cette expérience a été très intéressante, j’ai été ravi de faire partie de cette équipe et modestement si j’ai aidé tant mieux.
Merci pour l’interview !

            Article paru dans la revue “Syndicat National de Formation en Masso-Kinésithérapie” / SNIFMK n°10

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