Interview croisée des présidents de la FNEK : Louis Dreux , Alexandre DUGAST

Publié le 30 May 2022 à 09:32

 

La FNEK dont le dynamisme est incontestable cultive également la logique de continuité. Pour preuve cette interview croisée de l’ancien Président Louis Dreux (LD) et du nouveau Président élu depuis le 2 juillet 2018, Antoine Dugast (AD).

Quel est votre parcours ?

Louis Dreux (LD) : Je sors d’un bac international anglais scientifique que j’ai fait à Lyon en 2012. J’ai ensuite tenté la PACES à Toulouse, mais cela s’est soldé par un échec. Je me suis tourné vers les concours privés, et, après deux ans de travail, j’ai fini par réussir quelques concours et je suis rentré en formation à l’institut de Laval en 2015, année de mise en place de la réforme. J’ai intégré le BDE de Laval (l’E-KLaC) durant ma première année de formation en tant que VicePrésident en charge de la communication. J’ai ensuite changé de poste pour m’occuper des relations entre le BDE et la FNEK. J’ai continué sur un deuxième mandat, qui s’est interrompu lorsque j’ai pris la présidence de la FNEK en juillet 2017. Je suis depuis à Paris dans le cadre de mon interruption d’étude pour la présidence.

Antoine Dugast (AD) : J’ai passé mon bac S que j’ai obtenu avec la mention bien dans un lycée parisien en 2015. Je suis ensuite rentré en PACES à l’université Paris 5 Descartes, et en suis sorti primant en intégrant l’IFMK de l’AP-HP/Pitié-Salpêtrière. Je suis actuellement en année de césure après mon année de K2.

Concernant mon parcours associatif, je l’ai commencé au Cercle Cartésien des PACES (C2P1), le tutorat PACES de Paris Descartes, dans lequel j’ai exercé des fonctions en tant que membre actif, chargé du journal de l’association. J’ai ensuite rejoint le BDE de mon institut, en tant que Vice-président chargé du service à l’étudiant et des relations avec la FNEK, en parallèle d’un mandat en tant que Viceprésident chargé de la logistique alimentaire au sein du COW (Comité Organisateur du WEFKIF). J’ai pris mes fonctions en tant que président de la FNEK début juillet 2018.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir président de la FNEK ?
LD : J’ai découvert la FNEK en novembre 2015, lorsque la présidente du BDE de Laval à l’époque m’a emmené pour la première fois de ma vie en événement FNEK national, c’était à Alençon.

J’ai tout de suite été séduit par les échanges, les rencontres avec les différents étudiants kinés de la France entière. J’ai tout d’abord eu du mal à suivre les débats, car je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi important et complexe, je me suis rendu compte des différentes problématiques qu’avait notre formation et de l’intérêt que nous avions en tant qu’étudiant à travailler sur ces problématiques.

J’ai ensuite enchaîné les événements FNEK, et ce malgré mon poste à l’époque de communication et non de responsable FNEK. J’ai fini par m’intéresser de plus en plus à nos problématiques et mon engagement a fini par prendre une place prépondérante dans ma formation. Il était devenu impossible pour moi de rester à mon niveau d’engagement, j’avais besoin de changer les choses, d’agir, d’être acteur de notre profession et de notre formation. Ma décision de prendre la présidence n’a pas été simple. Le fait de repousser d’un an son diplôme, lorsque l’on souhaite devenir kiné depuis que l’on a 10 ans, c’est une décision qui ne se prend pas à la légère. Déménager, vivre sur Paris, travailler au quotidien sur tous ces dossiers, quitter sa vie sociale, sa promotion, quitter la formation, la pratique et la théorie pendant un an complet, c’est un sacrifice. Mais après avoir pris ma décision, je ne regrette absolument pas. Je suis même persuadé que si je ne l’avais pas fait, j’aurais été diplômé avec un sentiment de manque, l’impression de ne pas avoir fait ma formation comme j’aurais dû la faire. La FNEK est un grand acteur de la profession et de son amélioration. Avoir la chance de participer à ces changements, de pouvoir travailler avec les différents acteurs de la profession, c’est un privilège énorme. Pourquoi la présidence ? Je voulais faire tous les postes, tous les sujets m’intéressaient, et je souhaitais faire partie d’un groupe, être unificateur. La présidence est donc apparue comme la solution la plus optimale.

AD : J’ai commencé la représentation étudiante au sein du tutorat PACES, en défendant la cause de la création d’une matière spécifique en kinésithérapie pour les étudiants en PACES de Paris Descartes. J’ai intégré le réseau de la FNEK relativement tard dans l’année, puisque mon premier événement fût le congrès d’Orléans en octobre 2017. J’ai tout d’abord été impressionné par le nombre de personnes présentes à cet évènement, puis je me suis rendu compte qu’au sein de la structure, les gens étaient accueillants et les débats constructifs et intéressants. C’est ce congrès qui m’a fait aimer la FNEK et qui m’a donné envie d’y revenir.

A la suite de cela, j’ai appris à prendre ma place au sein du réseau et des administrateurs, et au fur et à mesure que les évènements se déroulaient, je savais au fond de moi que le bureau national me tentait. J’ai d’abord été attiré par les postes de représentation : enseignement supérieur, affaires sanitaires et sociales, puis par les postes de fonctionnement : secrétariat, réseau, etc.

Finalement, ma réflexion s’est tournée vers la présidence du fait de la polyvalence du poste : on doit être partout à la fois, maîtriser tous les dossiers, pouvoir intervenir n’importe quand : c’est ça qui m’attirait dans le poste. De plus, la gestion d’équipe me tient à cœur, et c’est un aspect primordial de la présidence.

Prendre une année de césure n’était pas un gros dilemme pour moi : j’habite à Paris, j’ai la chance d’être dans un institut à frais universitaires donc de ne pas avoir de retombées financières très importantes, et mes parents habitent assez près des bureaux de la FAGE, dans lesquels je vais travailler toute l’année ; j’ai donc des avantages logistiques non négligeables.

J’ai toujours été attiré par la représentation étudiante, et ma motivation principale pour prendre la présidence et donc la permanence était de me dire que je pourrai y consacrer une année entière sans devoir concilier cours et associatif, et donc ne pas faire de concessions pour l’une ou l’autre partie.

Nous sommes aujourd’hui un gros bureau, le plus gros que la FNEK ait connu à ce jour, et je suis vraiment fier et content de commencer cette année avec eux.

Quels sont vos chantiers prioritaires ?
LD : Les chantiers actuels de la FNEK prioritaires sont l’intégration universitaire de la formation, la mise en place du service sanitaire, la réduction de nos frais de scolarité, l’accès complet des étudiants aux services universitaires et la qualité de vie des étudiants.

AD : Je n’ai pas grand-chose à ajouter par rapport à ce qu’a dit Louis, si ce n’est que nous continuerons les dossiers entamés par le bureau précédent, et que les dossiers brulants pour la rentrée de septembre 2018 sont l’intégration universitaires et le financement de la formation. L’année 2018-2019 sera vraiment une année charnière pour nous, avec notamment la première année de K4, la mise en place du clinicat, le service sanitaire, etc.

Quelles sont vos attentes relativement au SNIFMK ?
LD et AD : Nous souhaitons travailler activement avec le SNIFMK sur la quasi-totalité de nos problématiques, étant donné que nous sommes les deux instances les plus directement concernées par ces sujets. Une coopération, ainsi que des échanges sur les différentes manières de procéder par rapport à nos problématiques. Le SNIFMK a la possibilité de regrouper l’avis de l’ensemble des instituts de formation, et à ce titre, apporter une expertise sur les sujets de par la disparité qui existe inter-instituts en France.

Comment voyez-vous le partenariat avec le SNIFMK ?
LD : Je vois un échange d’informations, d’expertises et un lieu de débat. Nous avons beaucoup à nous apporter chacun, et je suis persuadé qu’une coordination entre nos deux structures serait la source d’un meilleur traitement de nos problématiques et de meilleures solutions trouvées.

Il est indispensable que les étudiants et les instituts de formation soient en capacité de discuter les uns avec les autres. Si ce dialogue est coupé, il sera selon moi très compliqué d’avancer et de s’assurer que l’on avance dans la bonne direction. Nous avons tous à cœur de faire progresser notre profession et notre formation, si nos avis divergent sur certains sujets, c’est en en parlant et en débattant dessus que nous pourrons trouver des solutions optimales.

AD : Pour le mandat à venir, nous souhaitons développer nos relations avec le SNIFMK, car elles sont aujourd’hui trop peu exploitées à mon goût. Les deux structures ont énormément à apprendre l’une de l’autre, et nous ne ferions que gagner à échanger sur nos problématiques régulièrement. Il est primordial que les étudiants et les IFMK travaillent de pair pour faire avancer les études.

Comment voyez-vous l’après mandat ?
LD : Lorsque mon mandat se terminera, la priorité sera d’accompagner mon successeur dans la prise de son poste. Les dossiers sont complexes, et le poste n’est pas facile à prendre en main. Être disponible pour répondre aux besoins et questions du ou de la prochaine présidente de la FNEK constituera le début de l’après mandat pour moi. Il s’agira également de reprendre la formation, dans de bonnes conditions et si possible en ayant rattrapé les lacunes accumulées cette année. Le fait de devenir kiné reste pour moi la priorité absolue. Je ne sais pas de quoi sera constitué mon futur en termes d’engagement, mais même si travailler pour la profession et la formation me tiendra toujours à cœur, la priorité pour moi reste de devenir professionnel de santé, et de travailler pour les patients.

AD : Je ne pense pas encore à la fin de mandat, ma priorité actuelle est d’assurer une transition efficace pour que tout le bureau puisse être opérationnel le plus tôt possible afin de pouvoir aborder la rentrée sereinement.

Propos recueillis par
Pascal GOUILLY

            Article paru dans la revue “Syndicat National de Formation en Masso-Kinésithérapie” / SNIFMK n°9

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