Fiches pratiques par les étudiants de l’ISRP

Publié le 28 Apr 2022 à 19:30

ENFANT MYSTÈRE

Enfant mystère, au regard vide, semblant perdu dans ce monde étranger, dessine-moi qui tu es...

Les autistes souffrent d’une pathologie de la relation au monde extérieur, tout se passe comme s’ils sentaient « l’appel » de celui-ci, sans pouvoir y répondre. (Malgré les caractères spécifiques propre à chaque individu, tout enfant diagnostiqué « Autiste » connaît un retentissement dans ses communications verbale et non verbale, un trouble dans leurs interactions sociales et leurs comportements, et, leurs intérêts et activités sont restreintes et stéréotypés).

Difficile alors de connaître l’origine exacte de cette maladie. La cause serait-elle d’ordre génétique ? Environnementale ? Neurologique ? Celles-ci font encore l’objet de débats.

Mais outre ces nombreuses hypothèses, comment parvenir à ce que l’enfant autiste puisse entrer en relation avec le monde extérieur ? A travers sa prise en charge, le psychomotricien accompagne le jeune dans son développement pour l’aider à réguler les flux sensoriels et à se sentir contenu tant psychiquement que corporellement. Le corps de chaque enfant exprime une histoire que le psychomotricien au fil des séances cherche à lire. Ainsi, c’est au moyen de techniques de relaxation, d’éducation gestuelle, d’expression corporelle, d’activités rythmiques, de jeu, de coordination, que l’enfant est pensé dans sa globalité. Par ailleurs, le tonus et la posture, toile de fond des affects font également état d’un travail, ainsi que du schéma corporel « l’intentionnalité motrice » selon Merleau-Ponty, l’initiative motrice, la communication non verbale, le contact, l’imitation, l’intégration sensorielle et la gestion des angoisses.

De plus, les familles sont bien souvent les premières à repérer les signes de discordances. Leur place est primordiale dans la prise en charge de l’enfant et c’est en lien avec elles que les thérapies sont mises en place. Afin de prendre au mieux en charge un enfant atteint d’autisme, des équipes pluridisciplinaires sont formées au sein des services de santé, tel que les CMP*, CMPP*, IME*, SESSAD* et Hôpitaux de jour.

La psychomotricité est basée sur des approches psychanalytique (permet de repérer les dysfonctionnements du moi corporel, les souffrances, les émotions de l’enfant), éducatives (la méthode TEACCH* qui travaille sur les habiletés sociales, les gestions des comportements et la méthode PECCS* pour permettre aux enfants sans langage de communiquer) et enfin le programme ABA* (qui vise à obtenir la meilleure intégration dans la société par l’augmentation des comportements jugés adaptés).

C’est par la complémentarité et la richesse des approches que les thérapies sont au mieux adaptées à l’enfant.

Pour finir, le psychomotricien en lien avec les autres professions médicales et paramédicales, peut apporter son regard à la recherche, à la prise en charge de l’enfant tout au long de sa vie ainsi que dans le dépistage et le diagnostic précoce.

  • CMP : Centre médico-psychologique
  • CMPP : Centre médico-psycho-pédagogique
  • ME : Institut médico-éducatif
  • SESSAD : Service d’éducation spéciale et de soins à domicile
  • TEACCH : Treatment and education of autistic and related communication handicaped children
  • PECCS : Picture exchange communication system
  • ABA : Applied Behavioral Analysis

Fiche pratique réalisée par :

  • BARON Roxane
  • HOLBRECHTS Flora
  • PLACIDE Marion
  • RUGGERI Amandine
  • VERDALLE-CAZES Lauriane

> Etudiants en troisième année de psychomotricité à l’ISRP (Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice), situé Hôpital St Marguerite, Pavillon 5. 13009 Marseille (04 91 34 13 41)

« VOUS AVEZ DI T HYPERACTIF ? »

Votre enfant gère mal son temps et présente des difficultés à être attentif à l’environnement ? Il coupe souvent la parole de son interlocuteur et se montre impatient ? Il ne parvient pas à rester calmement assis sur une chaise et s’agite constamment ? Bien que ces comportements puissent se retrouver chez tous les enfants, s’ils sont présent excessivement, cela peut s’expliquer par un Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H). Il s’agit du trouble neurocomportemental le plus fréquent chez les enfants (5 à 10 % d’entre-eux en seraient atteints).

Il a été décrit cliniquement au début du XXème siècle, avec la mise en évidence de 3 symptômes : l’inattention, l’impulsivité, l’hyperactivité. Il semblerait que l’hyperactivité soit plus présente chez les garçons et l’inattention chez les filles. Ce trouble retentit significativement sur le fonctionnement scolaire, relationnel et familial de l’enfant. C’est pourquoi il est nécessaire de le diagnostiquer précocement et de consulter aux premiers signes d’appel.

Le diagnostic de TDA/H n’est pas simple et repose sur une évaluation complète de l’enfant et de son milieu de vie. Un bilan psychomoteur retraçant son développement psychomoteur doit être couplé à un bilan neuropsychologique afin d’évaluer le quotient intellectuel de l’enfant ainsi que son potentiel d’apprentissage scolaire.

Une prise en charge en psychothérapie peut aider l’enfant à retrouver une estime de soi convenable et à surmonter les difficultés auxquelles il se confronte dans sa vie sociale et personnelle. Des séances avec les parents peuvent également s’avérer utiles pour leur permettre d’appréhender au mieux le quotidien et les difficultés de leur enfant.

La prise en charge en psychomotricité est incontournable. Elle a pour but de diminuer l’intensité des trois symptômes cités précédemment. Pour cela, le psychomotricien utilise une multitude de techniques afin de maintenir un cadre de travail efficace. Un contrat peut être signé entre l’enfant et le thérapeute, afin de définir les éléments devant être présents obligatoirement dans la séance et les activités que l’enfant peut choisir lui-même. Lorsqu’un comportement indésirable apparaît, le psychomotricien s’abstient de toute remarque et marque d’intérêt : c’est ce que nous appelons le retrait d’attention. Les enfants hyperactifs sont très sensibles aux renforcements positifs (sourires, félicitations, etc.). Ainsi, le psychomotricien n’hésitera pas à en utiliser fréquemment lors des activités.

« Une bonne coopération entre les parents, l’enfant et le psychomotricien semble essentielle pour prendre en charge le TDA/H. Généralement, un traitement médicamenteux en tant que traitement de fond est prescrit afin d’agir sur les capacités attentionnelles et cognitives de l’enfant. Parallèlement à cela, des interventions auprès du milieu scolaire et des parents ainsi que d’autres prises en charge sont préconisées. Il est primordial de rééduquer au plus tôt les difficultés attentionnelles, afin de faciliter l’avenir du jeune enfant. ».

Fiche pratique réalisée par :

  • BARON Roxane
  • HOLBRECHTS Flora
  • PLACIDE Marion
  • RUGGERI Amandine
  • VERDALLE-CAZES Lauriane

> Etudiants en troisième année de psychomotricité à l’ISRP (Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice), situé Hôpital St Marguerite, Pavillon 5. 13009 Marseille (04 91 34 13 41)

Miguel Montenegro
www.psychocanards.com
Facebook : https://www.facebook.com/psychoducks?ref=aymt_homepage_panel

LA MALADIE DE PARKINSON

A l’heure actuelle dans le monde, la maladie est diagnostiquée chez plus de 300 000 personnes chaque année. C’est la deuxième affection dégénérative, après la maladie Alzheimer.

La maladie de Parkinson est une pathologie neurologique dégénérative chronique qui entraîne la destruction progressive de certaines cellules du cerveau. Elle affecte les neurones dopaminergiques du locus niger. Cela provoque une carence en dopamine (= un messager chimique qui permet le contrôle du mouvement mais qui agit aussi dans la sensation de plaisir et de désir). Cette carence va entraîner un problème de contrôle dans nos mouvements. Les personnes atteintes font peu à peu des gestes rigides, saccadés et incontrôlables. Par exemple, servir un verre d’eau avec précision et souplesse devient difficile…

Les symptômes associés à la maladie sont :

• Une lenteur dans l’initiation et l’exécution des mouvements (bradykinésie).
• Une raideur, une hypertonie musculaire et articulaire avec des mouvements saccadés et difficiles à initier.
• Une dyskinésie c’est-à-dire des tremblements involontaires qui se manifestent durant le repos essentiellement.
• Des troubles de l’équilibre et de la marche ; on parle de freezing lorsque la personne s’arrête soudainement et brièvement.
• Des difficultés dans la motricité fine et d’élocution.

Le nombre et l’intensité de ces symptômes sont différents selon les personnes. L’origine de cette pathologie est inconnue. L’âge moyen d’apparition de la maladie est à 60 ans. Les traitements disponibles permettent de diminuer les symptômes et de ralentir la progression de la maladie. Malgré l’anxiété que celleci peut engendrer, avoir un rôle actif dans la prise en charge permet de mieux vivre.

Les ergothérapeutes adaptent l’environnement aux patients afin de conserver leur autonomie, comme par exemple en installant des barres d’appuis près des toilettes.

Le psychologue est souvent utile pour aider la personne et son entourage à affronter l’épreuve de cette maladie handicapante.

L’orthophoniste permet la prise en charge des troubles de l’élocution, qui sont dus à une articulation difficile. Le psychomotricien quant à lui, va travailler sur la prévention des chutes à travers des exercices, et sur le bien-être corporel en pratiquant par exemple de la relaxation. En effet, chez la personne atteinte de la maladie de Parkinson, le stress a pour effet d’augmenter les tremblements.

« On peut vivre avec cette maladie pendant plusieurs années ; mais il est important que le malade reste actif et qu’il pratique une activité physique régulière. Le Yoga et le Tai Chi sont fortement recommandés pour lutter contre l’anxiété. De plus, la maladie de Parkinson crée une carence en vitamine D, et il est alors préconisé de s’exposer au soleil pour pallier à cette carence. ».

Fiche pratique réalisée par :

  • BARON Roxane
  • HOLBRECHTS Flora
  • PLACIDE Marion
  • RUGGERI Amandine
  • VERDALLE-CAZES Lauriane

> Etudiants en troisième année de psychomotricité à l’ISRP (Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice), situé Hôpital St Marguerite, Pavillon 5. 13009 Marseille (04 91 34 13 41)

Miguel Montenegro
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SNOEZELEN
Un autre monde

Quel est cet espace où l’on se laisse bercer par une certaine mélodie ? Cet endroit où des odeurs agréables nous caressent les narines ? Cette ambiance reposante où l’on perçoit des lumières fluorescentes ? On se croirait presque dans le monde d’Avatar…

Développé dans les années 1970 par deux jeunes hollandais, le terme snoezelen est un néologisme issu de la contraction des verbes « Snueffelen » (renifler, sentir) et « Doezelen » (somnoler). A la base, il s’agit d’une pratique proposée depuis longtemps dans le cadre du handicap et du polyhandicap. Mais on la retrouve également dans les secteurs gérontologique et psychiatrique.

L’idée originale s’appuie sur la création d’un environnement générant plaisir et détente, grâce à des stimulations sensorielles douces et diversifiées. Les cinq sens sont ainsi sollicités : l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher.

Utilisé par certains soignants notamment en psychomotricité, le snoezelen est une médiation corporelle à part entière. Une attention privilégiée est portée au patient ainsi qu’à son mode de communication. Le but est de lui offrir une meilleure qualité de vie aussi bien physique (relâchement articulaire, musculaire et postural), psychique (diminution des états de stress et de souffrance) qu’émotionnelle (abaissement de l’angoisse). La personne est donc amenée à découvrir différentes sensations. Celles-ci sont essentielles car elles permettent de favoriser l’acquisition du schéma corporel*, le ressenti du corps et la représentation mentale (image du corps*). Les notions de sujet et d’identité sont ainsi renforcées. 

*Schéma corporel : représentation que chacun se fait de son corps. Il constitue un modèle permanent qui nous sert de référence constante dans nos relations avec l’espace, le temps et le monde qui nous entoure. Le schéma corporel réfère le corps à l’expérience immédiate.

*Image du corps : façon dont notre corps nous apparaît à nous-mêmes. Elle est en perpétuel remaniement et est propre à chacun. En effet, l’image du corps se construit avec le vécu et les expériences du sujet.

Fiche pratique réalisée par :

  • BARON Roxane
  • HOLBRECHTS Flora
  • PLACIDE Marion
  • RUGGERI Amandine
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Article paru dans la revue “Bulles de psychomot’” /ANEP n°04

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Publié le 1651167026000