Être médecin urgentiste

Publié le 10 May 2022 à 14:20

À LA BRIGADE DES SAPEURS-POMPIERS DE PARIS : BSPP

Roxane a 34 ans, elle est médecin urgentiste, capitaine à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, la BSPP à la caserne de Massena dans le 13ème arrondissement de Paris.
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), souvent appelée La Brigade est une unité du génie de l’armée de terre française, sous l’autorité du préfet de police et commandée par le général de brigade Philippe Boutinaud, depuis 2015.
La BSPP, le BMPM (Bataillon des marins pompiers de Marseille) et les pompiers de l’air sont des unités de sapeurs-pompiers militaires. La Brigade, pour sa part, intervient dans Paris et ses trois départements limitrophes, appelé communément « Petite Couronne » : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne.

Quelle est l’organisation de la Brigade à Paris ?
La BSPP comprend 81 casernes dont 77 centres de secours, et est organisée en trois groupements d’incendie, chacun étant commandé par un officier supérieur du grade de colonel ou lieutenant-colonel :

  • Premier groupement d’incendie : Nord-Est de Paris et Seine- Saint-Denis (le poste de commandement est implanté à Montmartre).
  • Deuxième groupement d’incendie : Sud-Est de Paris et Val-de-Marne (PC Masséna, XIIIe arrondissement).
  • Troisième groupement d’incendie : Ouest de Paris et Hauts-de-Seine (PC Courbevoie-La Défense).

Pourquoi cette organisation militaire à Paris ?
Un peu d’histoire : en février 1810, un incendie se déclare dans la résidence de Napoléon Ier qui est présent cette nuit-là. L'Empereur décide de créer une garde de nuit spéciale composée de sapeurs du Génie. À la suite de l'incendie de l’ambassade d’Autriche qui cause la mort d'une centaine de convives en juillet 1810, l'Empereur demande une nouvelle organisation de ce corps des gardes pompiers. La proposition d’une formation militaire est retenue et officialisée par décret impérial du 18 septembre 1811 qui crée le Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris. Le Bataillon devient Régiment de sapeurs-pompiers de Paris le 5 décembre 1866 avec une zone d'action étendue à tout le département. A partir du 1er janvier 1968, cette zone d'action est encore étendue aux trois nouveaux départements périphériques : Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne, formant la "Petite Couronne". Après un accroissement des moyens du Corps, le Régiment est dissout et la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est créée le 1er mars 1967.

  Frise historique de l’exposition
Pompiers de Paris à l’Hôtel de Ville

Depuis quand y-a-t-il des médecins chez les pompiers de Paris ? Quels sont leurs rôles ?
Initialement, les médecins à la BSPP avaient le même rôle que dans toutes unités militaires, ils assuraient les soins, l’aptitude, la prévention et l’éducation sanitaire des militaires. Ils avaient également un rôle de protection des pompiers lors de leurs interventions. Rapidement, leur rôle a été étendu à la protection des civils. Depuis 1960, on parle d’une « révolution du secourisme » : c’est l’hôpital qui va à la victime. A partir des années 1980, les médecins sont présents aux côtés des sapeurspompiers. Depuis 1985, le secours à victime est officiellement confié à la BSPP avec en conséquence un doublement du parc d’engin. Aujourd’hui, la majorité des interventions des pompiers (81.56%) concerne l’aide à la personne ! A l’heure actuelle, le rôle des médecins sur ambulance de réanimation est équivalent à celui d’un SMUR. Cependant, certaines missions leur sont encore exclusives.


Tiré de l’exposition Pompiers de Paris à l’Hôtel de Ville

Les médecins professionnels qui travaillent à temps plein pour les pompiers ont des missions précises qui sont décrites par le Code Général des Collectivités Territoriales. En voici quelques exemples :

  • La surveillance de la condition physique des sapeurs-pompiers ;
  • Le soutien sanitaire des interventions des services d’incendie et de secours et les soins d’urgence aux sapeurs-pompiers ;
  • La participation à la formation des sapeurs-pompiers au secours à personnes ;
  • La surveillance de l’état de l’équipement médico-secouriste du service ;
  • La participation aux missions de secours d’urgence relative à l’aide médicale urgente et aux transports sanitaires.

En résumé, il s'agit de s'assurer qu'un pompier occupe un poste adapté à ses conditions de santé (physique et psychiques), d'assurer un soutien aux pompiers lors des opérations d'envergure ou à risque (feux importants, risque chimique...), de compléter si nécessaire les actions du SAMU. Le médecin participe aussi à la formation des pompiers et de gère le service de santé (infirmière, pharmacien…).

Roxane, quel a été ton parcours avant de travailler dans la Brigade ?
J’ai fait mes études de médecine et mon externat à la fac de Paris VII, puis ma 1ère année d'internat en médecine général à Lille II et le reste à Paris VI – Saint Antoine.

J'ai décidé de pratiquer la médecine d'urgence suite à mon passage au SAU de Bichat en D4. Un vrai coup de foudre. J'adore, l'impression d'être toujours sur la brèche, l'apparence de désordre permanent, l’impossibilité de prévoir de quoi sera faite ma journée. Et l'esprit d'équipe, très important !

Comment as-tu été « recrutée » chez les pompiers ?
Pour mon recrutement, mon meilleur ami était déjà à la BSPP. Du coup, sur une période de recrutement, il a donné mon nom et mon parcours et ensuite ils m'ont appelé.

As-tu eu une formation militaire initiale ?
Pas de formation militaire pour moi. Ce qui me manque parfois. J'ai appris à me mettre au garde à vous 5 secondes avant mon premier rassemblement (appel du matin) ! Du coup j'ai plutôt appris sur le tas et je continue d'ailleurs.

Quel est ton rôle en tant que médecin chez les pompiers ?
Mes différents temps de travail se passent :

  • Au centre de coordination des appels ;
  • Dans une ambulance de réanimation (AR) pour les interventions ;
  • Sans compter les autres missions, comme la formations des Sapeurs-Pompiers par exemple, ou bien la mienne bien sûr.

Le fonctionnement de la coordination est assez intéressant d’ailleurs. Nous nous partageons les tâches avec les SAMU. Les SAMU régulent et nous coordonnons. En pratique, nous avons la charge de recevoir les bilans des VSAV (véhicule de secours et d'assistance aux victimes) tandis que les SAMU ont la charge de réguler les destinations hospitalières quand cela dépasse le simple passage aux urgences. Bien sûr, les 2 structures s’occupent des appels qu’elles reçoivent en direct et décident de l’envoi des moyens nécessaires. Quand le SAMU a besoin d’un VSAV ou d’une AR, ils nous la demandent et quand nous avons besoin d’un SMUR, on leur demande.

Au niveau des interventions, comment ça se passe ? Qui est dans le camion ?
Dans le camion on part avec un médecin sénior, un infirmier et le conducteur. Nous avons parfois avec nous un interne, un externe militaire ou un élève infirmier. Les internes qui décalent avec nous sont, soit des internes militaires, soit des internes d’anesthésie-réanimation ou en DES d’urgence. A l’intérieur, nous avons tous le matériel que l’on trouve dans un box de déchoquage !


Camion de l’équipe médicale à la caserne de Masséna

 
Ancienne ambulance de réanimation Peugeot Guérin (1967)

Durant ces interventions, qu’est-ce que tu peux voir au niveau pédiatrique ?
J’ai souvent transporté des femmes enceintes et nous avons dû à plusieurs reprises encadrer des accouchements ! Le problème principal est d’éviter que le bébé se retrouve en hypothermie, à domicile, ils se refroidissent vite, même en été. Après, on apprend à se débrouiller. En l’absence de couveuse, nous avons des sacs à bébé et des couvertures de survies, sans compter les bonnets en jersey (ceux qu’on utilise pour les plâtres). Pour la sécurité sur la route, on les transporte généralement dans des attelles de bras à dépression. Ils sont comme dans des cocons. Heureusement, je n’ai jamais été confronté à une naissance de grand prématuré car nous ne sommes pas équipés au niveau du matériel pour ça. En cas de besoin, il nous faut l’aide d’un SMUR pédiatrique.

Nous avons aussi toute la traumatologie, avec les chutes, les accidents de la route, les accidents de cours d’école. Bien évidemment, nous prenons également en charge les pathologies médicales aussi : états de mal épileptique, sepsis, malaises du nourrisson, … En fait un peu toutes les pathologies. Nous sommes souvent appelés à intervenir en première ligne, en attendant un SMUR pédiatrique. Surtout dans le Val-de-Marne où il n’y a pas de SMUR pédiatrique dans le département.

De par le côté pompier, nous sommes régulièrement amenés à prendre en charge des enfants victimes d’incendies. Les enfants sont plus sensibles aux brûlures et aux intoxications aux fumées d’incendies. Je me souviens d’une petite fille de 2 ans que sa maman avait laissé dormir pendant qu’elle partait faire une course. Pendant ce temps, la cuisine avait pris feu et la petite était gravement intoxiquée. Les pompiers l’avaient trouvée en arrêt. La réanimation cardio-pulmonaire associée à une bonne oxygénation ont permis de récupérer une activité cardiaque assez rapidement. L’hydroxocobalamine a fini de la stabiliser. L’intubation avait été particulièrement compliquée devant des voies aériennes supérieures couvertes de suies. Nous avons pu confier au SMUR pédiatrique une petite fille stabilisée. Aux dernières nouvelles, elle avait quasiment tout récupéré.

Une autre intervention bien marquante a été mon premier (et espérons dernier) accouchement en siège. La maman avait une césarienne programmée et donc avait décidé qu’elle ne pousserait pas. Tout le corps était sorti à l’exception d’une épaule et de la tête. Rien n’y faisait, ni la négociation, ni les menaces, ni l’autorité. Après m’être assurée que tout était prêt pour une éventuelle réanimation du nouveau-né, j’ai dû me résoudre à aller chercher le bébé. J’ai donc fini de dégager les épaules et fait une manoeuvre de Mauriceau. Autant dire que, jusque lors, je ne m’étais entrainé que sur mannequin. Finalement, l’enfant est sorti et, au bout de quelques secondes, a pleuré et s’est rapidement recoloré. Ces secondes ont duré une éternité !

Les interventions pédiatriques, quand elles sont graves, restent généralement des interventions mémorables. Elles ne sont, heureusement, pas fréquentes pour nous et nous poussent dans nos retranchements. Et finalement, on préfère souvent que ce soit une fausse alerte. Il est plus confortable de prendre en charge un malaise du nourrisson qu’une mort inattendue…

Est-ce que tu as pris part aux interventions lors des attentats de janvier 2015 ?
Pour les attentats de janvier 2015, ça a été un peu étrange. À part la policière municipale tuée à Montrouge, je n'ai pas participé en direct. Mais il y avait une fébrilité et une anxiété très palpable. Et puis surtout le visage de mes collègues qui sont intervenus à Charlie Hebdo qui étaient plus que parlant. Et pourtant ils étaient plutôt expérimentés (dont des médecins qui étaient partis au front). Le plus étrange dans l'histoire c'est que, pour notre génération, c'était la première fois et malheureusement pas la dernière que ça se passait chez nous. Pour moi, le plus bizarre c'était d'intervenir à quelques centaines de mètres de chez moi, dans un contexte de fusillade et avec une débauche de moyen ! Ça a été une pression constante pendant une semaine. Je venais tout juste d’arriver à la Brigade (le 2 janvier 2015) et ça semblait surréaliste.

Est-ce que tu as été directement exposé à des dangers sur le terrain ?
Non, pas directement. Les médecins sont plus préservés car ils doivent être là pour soigner les victimes et les pompiers exposés. Mais il y a eu 2 morts au feu parmi les pompiers depuis que je suis entrée dans la Brigade dont la première femme morte au feu à la Brigade. Elle était très expérimentée et son décès a beaucoup marqué ses collègues : le sergent Aurélie Salel. Le second était son binôme le caporal-chef Florian Dumont. Le devoir de mémoire est très important chez les pompiers. L’appel des « Morts au feu » a lieu les lundis dans toutes les casernes. Il s’agit d’une cérémonie avec levée des couleurs et appel des noms de ceux qui sont morts aux feux. Un rappel des circonstances du décès de l’un d’entre eux est fait. Puis une Marseillaise est chantée. C’est très solennel. Et chaque année a lieu le 18 septembre le « Jour du Souvenir » en hommage aux anciens pompiers et aux décédés.

La devise de la BSPP est « Sauver ou périr ».

 
L’éthique du sapeur-pompier par le général Casso

A quoi ressemble une journée pour toi dans la caserne ? Qu’est-ce que tu apprécies dans cette vie si étroitement liée à ce métier?
En fait, ça dépend. Ce qui me plait, justement, c’est que les journées ne se ressemblent pas.

Si je suis à la coordination, je dois me rendre directement, sur place, à l’Etat-Major de la Brigade, la caserne de Champerret. C’est là que se trouve la coordination médicale. On l’appelle parfois le bocal, en raison de ses baies vitrées. Là, pendant 8h (ou parfois 12h le week-end), je réponds aux appels des patients, des chefs d’agrès, des opérateurs, des AR, … C’est souvent assez intense. On en sort vidés.

Brigade Masséna dans la XIIIème arrondissement de Paris
Il s’agit de l’une des plus grandes casernes de sapeurs-pompiers d’Europe. Le bâtiment abrite des logements pour 550 pompiers et permet de rejoindre rapidement les garages des camions situés en dessous.

Quand je suis sur AR, la journée commence à 7h45 par un rassemblement, où on fait l’appel des personnels de garde sur les différents engins et où les différentes missions sont attribuées. Ensuite, a lieu un staff ou on récapitule toutes les interventions des 24 dernières heures des 2 AR du 2ème groupement. Sur le principe, tout le monde participe, médecins, infirmiers et conducteurs. Ensuite, vient la vérification du matériel. On vérifie quotidiennement que notre déchoquage est au complet. Au vu de tout ce qu’il y a, ça peut prendre du temps.

Surtout qu’à tout moment, on peut partir en intervention. Celles-ci sont signalées par un « ronfleur » puis une sonnerie spécifique. Le tout correspond à une sorte de code morse qui permet de savoir quel véhicule doit partir. En général, la coordination nous appelle également pour nous donner plus de détail sur l’intervention. Pendant ce temps, le conducteur va chercher l’ordre de départ où l’on trouve l’adresse d’intervention et le motif de départ. C’est parti dans une course folle dans les rues de la capitale en espérant pouvoir sauver une vie. En rentrant d’intervention, on remplace le matériel utilisé. Toujours prêt !

Les interventions s’enchaînent à un rythme plus ou moins endiablé, en fonction des jours. Parfois il s’agit d’un incendie. Et même si on n’éteint pas les flammes, on peut être amenés à s’approcher assez près du foyer et à médicaliser une victime près des flammes. La fameuse tenue de feu est alors obligatoire (la classe !).  Entre les interventions, on travaille à la formation des plus jeunes, à se faire former, aux études menées dans le service…

La séance de sport est aussi une option possible et fréquemment utilisée. Il y a une vraie culture de l’exercice physique. Et les casernes disposent de salles de sport ou de gymnases.

Les pompiers hommes doivent être capables à tout instant de passer l’ « épreuve de la planche ». Fixée à 2,40 mètres du sol, les pompiers militaires doivent la grimper chaque matin, vêtus de leur tenue de feu. Les femmes ont une épreuve équiva- lente très physique aussi. L'objectif est de savoir si le personnel est capable de se rétablir à la force des bras en cas de chute d'un toit ou alors qu'un plancher s'effondre. La planche est très importante pour les pompiers. On ne peut pas faire confiance à camarade qui ne réussit pas la planche pour assurer la sécurité du binôme sur feu. C’est la réussite de cette épreuve qui conditionne le droit pour le pompier à partir sur un incendie. Heureusement les médecins en sont dispensés…


La planche de rétablissement (image tirée du site : www.defense.gouv.fr)

Avant le déjeuner et le dîner, on peut même se rendre au bar de troupe, communément appelé « foyer », où les sodas et les jus de fruit coulent à flot. La consommation d’alcool est très réglementée pendant les heures de service. Mais à tout moment, le fameux ronfleur peut retentir. Les conversations s’interrompent et l’équipage qui décale s’en va sous les quolibets des autres (le pompier est moqueur parfois).

Ces interruptions brutales sont parfois cocasses. Notamment en séance de sport où l’on doit apprendre à changer de tenue à vitesse grand V ! Ou alors cette fois où un cours sur l’induction en séquence rapide a dû subir pas moins de 5 interruptions forcées.

Après 24h de garde, la boucle se boucle avec un nouveau rassemblement et un nouveau staff, avant le repos bien mérité. Les médecins, infirmiers et conducteurs sont généralement restés ensembles pendant ces 24h

Ensuite viennent (parfois) les jours de repos. Comment se passe un jour de repos en caserne ? Et bien comme dans n’importe quel immeuble en fait. A quelques détails près. Nos voisins sont aussi nos collègues après tout. J’ai l’habitude, j’ai grandi dans la même rue que toute ma famille. Ça ne me change pas trop. Et puis être rentrée chez moi dans les 5 minutes suivant ma garde, c’est quand même confortable ! Mais ça reste toujours étrange de croiser l’impressionnant commandant d’unité en train de chouchouter sa marmaille !

Il y a une vraie culture militaire et un esprit d’équipe unique. Les pompiers vivent tous ensembles : les chambres sont à plusieurs, ils mangent ensembles au réfectoire, ils s’entraînent ensembles, … Une grande partie d’entre eux viennent de province et ont leur famille là-bas. La Brigade devient leur famille à Paris. Lorsque ces militaires parisiens rentrent chez eux, nombreux sont ceux qui reprennent des « astreintes » chez les pompiers non militaires dans leur région. Les officiers, dont font partie les médecins, et les sous-officiers sont logés dans des appartements individuels dans la caserne avec leur famille.

Certains évènements marquent des temps forts dans l’année : le Bal des pompiers du 13 juillet et la fête de Sainte Barbe par exemple. Sainte Barbe est la sainte patronne des sapeurs-pompiers. Le jour de la Sainte Barbe est l’occasion pour les pompiers de faire la fête. Ce jour-là, les grades sont abolis et les gages s’enchaînent pour le commandant d’unité ou pour la chef de service.

La Sainte Barbe, aussi bien que l’appel des Morts au feu, participent à la cohésion des pompiers. Il y a un véritable esprit de corps. Tu vies avec ton équipe pendant toute la garde et avec ton service à longueur d’année. Tu pars en intervention et tu t’amuses avec eux. C’est une expérience assez unique pour moi qui vient du civile.

Le bal du 13 juillet est, quant à lui, l’occasion d’une rencontre entre les pompiers et la population. Rencontre qui, pour une fois, a lieu sous le signe de la fête et non du malheur. C’est le dernier bal populaire existant et les parisiens viennent en famille. Les pompiers aussi parfois d’ailleurs.

Comment le recrutement se fait chez les pompiers ?
Pour les personnels intervenants (militaires du rang), il s'agit d'un engagement initial de cinq ans ou d'un volontariat de l'armée de terre de un an renouvelable.

Conditions d’accès

La sélection comporte trois jours de tests sportifs, tests psychomoteurs, entretien de motivation ainsi qu'une visite médicale. L'instruction se fait au Groupement de formation, d'instruction et de secours (GFIS), au fort de Villeneuve-Saint-Georges.

Et pour les femmes ?
Début 1974, le gouvernement a permis l’emploi des sapeurs-pompiers femmes volontaires mais les professionnelles ont dû attendre 1976. Ce n’est qu’à partir de là que les femmes ont pu exercer cette profession avec les mêmes missions que les hommes, et pas seulement les tâches administratives. Françoise Mabille a été la première femme française pompière en 1994, et est partie à la retraite en 2011, après 37 ans de service. A Paris, à la BSPP, les premières femmes ne sont arrivées qu’en 2002 !

Et les médecins ?
Le recrutement de médecin de sapeur-pompier professionnel (en dehors de Paris) s'effectue par voie de concours externe.

Ce concours est ouvert aux femmes et aux hommes satisfaisant les conditions d'accès.

Conditions d’accès

  • Posséder la nationalité française ou être ressortissant de la communauté européenne ;
  • Jouir de ses droits civiques ;
  • Se trouver en position régulière au regard du code du service national ;
  • Aucune condition d’âge.

Condition de diplôme
Les candidats doivent remplir les conditions d’exercice de la médecine en France.

Epreuves du concours

  • Le dossier de candidature se compose des titres, travaux et services rendus et de l’aptitude médicale du candidat ;
  • Entretien avec le jury.

En ce qui concerne la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris, c’est un peu différent. Une partie des médecins sont des médecins militaires. Ils sont donc mutés par le service de santé des armées à ce poste, en fonction de leurs choix et de leurs compétences. Une autre partie des médecins est issue du civile. Ces médecins sont recrutés sur leur CV (et donc leurs qualifications) par le médecin-chef de Brigade. Cette candidature doit ensuite être approuvée par les autorités compétentes.

Conclusion
Les pompiers sont la première ligne de secours. Ils interviennent aussi bien sur les incendies, que sur les accidents de la vie ou bien chez des personnes touchées par la maladie. Ce sont des généralistes du risque. Les médecins de la Brigade font partis de cette chaîne de secours. Ils participent à la santé de ces héros du quotidien et interviennent avec eux sur les patients les plus graves. Travailler à la Brigade est une expérience unique pour un médecin urgentiste. On y découvre un quotidien palpitant et un esprit de corps unique.

Merci beaucoup Roxane pour avoir partagé ton expérience, et bonne continuation à toi !

Interview realisée par l’AJP

Pour en savoir plus
http://www.pompiersparis.fr/fr/
Exposition à l’Hôtel de Ville de Paris printemps 2017.

Article paru dans la revue “Association des Juniors en Pédiatrie” / AJP n°15

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