IN ELDERLY ADULTS LIVING IN LONG-TERM CARE
Intérêt de l’article
Montrer l’impact de l’environnement institutionnel dans lequel le patient vit sur l’évolution des symptômes comportementaux et psychologiques des troubles neurocognitifs (TNC).
Plus de 80 % des personnes présentant des TNC vivant en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont des symptômes comportementaux et psychologiques à type d’agitation (SCPD). L’évolution des symptômes neuropsychiatriques dépendrait de la pathologie sous-jacente, de l’environnement institutionnel dans lequel le patient évolue et serait aggravée par la désorientation spatiale.
Il existe de nombreuses études antérieures dans la littérature mais avec des résultats contradictoires. Dans ces études on retrouve des biais de confusion liés à des changements multiples concernant les équipes soignantes, les protocoles de soins, les traitements. De plus on ne retrouve pas d’études sur les unités Alzheimer, uniquement des résultats spéculatifs et empiriques.
L’objectif de l’étude est donc d’examiner l’évolution des SCPD chez les personnes âgées, présentant des TNC ou non, vivant en EHPAD, après un déménagement dans une nouvelle structure avec une architecture et un environnement adaptés, tout en gardant la même équipe soignante.
Méthodes
Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, en un seul bras. Elle a été effectuée de mai à septembre 2010 avec une équipe et un protocole de soins identique avant et après le déménagement. La population étudiée avait une médiane d’âge de 82.3 ans (Intervalle interquartile 75.5-89.2).
Les critères d’inclusion sont le lieu de vie en EHPAD depuis au moins 30 jours. Pour le recueil des données, les symptômes neuropsychiatriques ont été évalués pour chaque résident via une évaluation gériatrique standardisée = NPI/NH (inventaire neuropsychiatrique adaptée pour les EHPAD) à 1 semaine avant le déménagement, puis à 1, 4 et 12 semaines.
Le critère de jugement principal était un critère simple et objectif où il était mis en évidence la différence du score NPI avant et après le changement de lieu de vie.
L’analyse statistique a montré une différence entre les 2 unités analysées (unité Alzheimer et unité simple) par un test de CHI-2 et un test de Wilcoxon.
Les statistiques ont été réalisées via une analyse multivariée avec un modèle mixte de régression. Des ajustements ont été effectués pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels : âge, sexe, GIR, durée d’institutionnalisation, nombre de prescription de psychotrope par résident. Le risque d’erreur de première espèce était de 5 % avec un intervalle de confiance à 95 %.
Résultats
Il a été mis en évidence un plus mauvais score NPI-NH pour les résidents d’unité de soin spéciale avec une médiane de 10 points. Les symptômes plus couramment observés étaient l’anxiété (58,6 %), l’agitation ou l’agressivité (50 %), l’apathie (47,4 %), l’irritabilité (43,9 %), les délires (43,1 %), la dépression (42,2 %).
En ce qui concerne le critère de jugement principal, il a été mis en évidence une diminution du score NPI-NH. C’est-à-dire une réduction significative des SCPD à 4 et 12 semaines chez les patients en unité fermée avec une diminution significative au cours du temps des délires, des euphories, de la désinhibition, de l’apathie et de l’agitation. En parallèle il a été montré une augmentation des comportements moteurs.