Écoute le chant du BARRAL

Publié le 26 May 2022 à 15:40

  Interne mais aussi... Mélomane

La fête de la musique c’est tous les jours pour Jardin. Tous les jours que Dieu fait. Car moi Jardin il m’emmène loin, spirituellement et intellectuellement, il m’aide à trouver l’ivresse sans substances et à réfléchir sur ma propre existence. Il y a des personnages comme ça, comme Philippe Zdar (fondateur de la French Touch et décédé la veille d’écrire cette chronique), Chris Korda (musicien techno fondateur de la Church of Euthanasia, personnalité forte à laquelle le dernier EP de Jardin est dédié) ou encore Lény Bernay aka Jardin justement, qui font l’unanimité, ou au contraire provoquent le rejet dans les groupes. Sans entre-deux et avec un style multiple aux influences polymorphes, Jardin doit se nourrir de tout, lire beaucoup et se montrer à l’affût, aussi bien de n’importe quel fait informatif vérifié apparaissant sur sa liste de sites internets, que des rencontres humanistes et imprévues faites à l’abord d’un coin de rue underground. Sa vision de la musique du présent est très politique, mais il sait très bien aussi nous accrocher au moyen de mélodies entêtantes et de rythmes déstructurés, parfois brouillons en apparence mais très avant-gardistes, non sans efficacité sur les dance-floor de Paris et de Bruxelles notamment. Jardin apparaît aux yeux des passionnés comme un des fidèles, solides, et éclairés représentants de la scène punk actuelle. Son dernier EP « One World One Shit » est un étendard sur lequel on peut y transférer toutes nos pensées, passions, projets, c’est un recueil de poésies multimédias (son, image, etc.) et post-modernes sur lequel il faut danser librement pour exister politiquement. « One World One Shit » par Jardin - Date de sortie : 3/05/19 - Label : Cultural Workers.

Yinn GRAB

Cinépsy

A dangerous method
Film classé comme drame, sorti le 21 décembre 2011 en France. Réalisé par David Cronenberg, avec Michael Fassbender (Carl Jung), Keira Knightley (Sabina Spielrein), Viggo Mortensen (Sigmund Freud)

Le film A Dangerous Method, tiré du roman de John Kerr, est axé principalement sur le travail du psychiatre Carl Jung avec la patiente Sabina Spielrein, donnant naissance à une relation intense et chaotique. En effet, en août 1904 Madame Spielren est internée, selon le terme de l’époque, dans la clinique psychiatrique universitaire d’Eugen Bleuler où le Docteur Carl Jung travaille lui-même. Cette jeune femme d’origine russe, initiée à la langue allemande est diagnostiquée «  hystérique  », un mal source de souffrance et d’agitations, on peut comprendre son handicap dans sa vie de tous les jours alors…

Le Docteur Jung s’empare du dossier en proposant à cette patiente de l’aider.

L’intérêt du film est certain, c’est une porte d’entrée vers la psychologie analytique, il ouvre le voile sur les pionniers de la psychanalyse et leurs méthodes. David Cronenberg réussit à nous guider à travers les découvertes de Carl Jung sur Sabina et les liens qu’il peut faire entre sa sexualité, son enfance et les symptômes qu’elle montre. Le film est à mon avis dérangeant et encourageant dans le sens où une personne telle que le psychiatre doit repousser ses limites psychiques afin d’aider son patient : on assiste alors à des scènes angoissantes où un malaise ambiant et une détermination forte aboutissent à des réactions pleines de sens. Je prends comme exemple la mise en condition que peut faire Carl Jung avec Sabina pendant les scènes érotisées et sexuelles avec au final la création d’une relation unique entre les deux protagonistes

Mais plus que l’exposition des théories psychanalytiques des grands hommes de cette époque, on comprend une mise en lumière d’un nouveau champ de connaissance au cours d’une aventure intellectuelle semée d’embûches, d’où le titre du film… La pratique douloureuse de la psychanalyse se montre longue, créatrice de sens et de liens entre les gens, pas tout le temps gratifiant mais extrêmement enrichissante.

J’emploie le terme de « porte d’entrée » plus haut car malgré tout, de par le format filmique, artistique et la volonté de romance, l’œuvre de Cronenberg ne montre pas la théorisation dans son aboutissement. L’expérience de ce film reste néanmoins à la base d’une réflexion profonde et est un plaisir à voir

Autour des oeuvres
Critiques de A Dangerous Method Sur imdb.com = 76 sur le métascore. 6,4/10
pour les notes spectateurs, sur 92 000 critiques.
Sur Allociné = 3,1 sur 5 étoiles pour les notes spectateurs.

Critiques presse
Les pour :
• Cahiers du cinéma (*****5 étoiles) « Pris dans ces effets de vitesse un peu affolante, Cronenberg brasse, en àpeine 1h40, les enjeux d'un film-fleuve. Surtout, il dépasse
grâce à l'admirable puissance de synthèse de sa mise en  scène le travail de description historique, pour atteindre àune dimension oraculaire lors du finale ».
• Salon (100/100) « It's a handsome and stimulating film, noteworthy more for its terrific acting and provocative ideas than for any kind of dark Cronenbergundian genius ».

SSPT (Environ 13min)
Court-métrage français classé comme drame, sorti en mai 2015. Réalisé par Isabelle Gendre avec Thierry Beccaro (le père), Tom Guillouard (Benjamin), Danièle Ajoret (la grand-mère).

Je vous propose ce court-métrage qui porte sur l’état de stress posttraumatique. Il relate d’une fenêtre sur l’histoire de Benjamin, un jeune soldat qui est revenu d’une mission au Mali et souffrant de symptômes d’ESPT.

Malgré le caractère somme toute classique du cas clinique évoqué dans cette œuvre, il permet de découvrir le potentiel impact de cette pathologie dans la vie sociale et familiale de l’individu. On y retrouve les reviviscences, les cauchemars qui peuvent réveiller Benjamin en pleine nuit et les conduites d’évitement qu’il emploie afin de ne pas revivre l'événement traumatique.

L’œil est aussi et surtout, je trouve, porté sur son entourage, parfois l’incompréhension que sa famille laisse transparaître nous désarme en tant que spectateur.

SSPT est disponible sur youtube, ne prendra que 10 minutes de votre temps, une bonne trouvaille !

Les contre :
• Le nouvel observateur (* 1 étoile) « A Dangerous Method" est l'illustration-type d'un genre usé jusqu'à la corde [...] Lourdingue ».
• Miami Herald (25/100) « Even a supporting turn by Vincent Cassell as Otto Gross, a fellow psychiatrist, cocaine addict and unapologetic adulterer, fails to enliven the movie: A Dangerous Method makes even a cokehead hedonist boring ».

Le saviez-vous ?
• Lors de sa préparation en vue du rôle de Sigmund Freud, Viggo Mortensen a lu tout ce qu’il a pu sur l’œuvre du psychanalyste et a même exploré sa maison à Vienne. Son but était de capter les aspects de sa personnalité qu’il pourrait retranscrire à l’écran. Il a même fumé le cigare de son propre grand-père Danois pour s’imprégner de l’ambiance de son pays. L’actrice Keira Knightley a lu certaines notes de Sabina Spielrein, elle ne savait pas en effet comment jouer l’hystérie. La patiente décrivait sa pathologie comme un comportement de démon ou de chien. L’actrice a alors essayé plusieurs comportements et grimaces à adopter en les montrant une à une au réalisateur David Cronenberg par skype jusqu’à ce qu’ils conviennent d’un commun accord sur laquelle adopter. Le saviez-vous ? Lors de sa préparation en vue du rôle de Sigmund Freud, Viggo Mortensen a lu tout ce qu’il a pu sur l’œuvre du psychanalyste et a même exploré sa maison à Vienne. Son but était de capter les aspects de sa personnalité qu’il pourrait retranscrire à l’écran. Il a même fumé le cigare de son propre grand-père Danois pour s’imprégner de l’ambiance de son pays.

• L’actrice Keira Knightley a lu certaines notes de Sabina Spielrein, elle ne savait pas en effet comment jouer l’hystérie. La patiente décrivait sa pathologie comme un comportement de démon ou de chien. L’actrice a alors essayé plusieurs comportements et grimaces à adopter en les montrant une à une au réalisateur David Cronenberg par skype jusqu’à ce qu’ils conviennent d’un commun accord sur laquelle adopter.

Plume du moment
PRAGUE
Prague, madame Prague. Passerelle culturelle, fine frontière.
Elle incarne son peuple. Doux mélange de chaleur latine et de caractère slave.
Sa musique serpente dans les ruelles, se love dans les tavernes, siffle jusqu'au bout de la nuit.
Dans son eau coulent la douceur de ses refrains, la poésie de ses espérances et les balbutiements de sa liberté.

Elle zigzague, esquivant de grands immeubles chargés d'histoire qui s'abattent sur le sol tel les pattes d'imposants éléphants.
Ses collines se gonflent comme une poitrine, fière et accueillante.
Ses forêts, à l'état brut, la couvrent de mystère comme un tapis de mousse épais et sévère.
Prague la capricieuse, Prague la malicieuse... Qui cache ses secrets comme une petite fille et raconte ses histoires avec la sagesse des grand-mères.
Prague, ma belle Prague. Parle-moi encore.

TOMÈN TOZA

BD : la garde de nuit

            Article paru dans la revue “Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie ” / AFFEP n°25

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Publié le 1653572420000