Dossier spécial - Futur et installation en gynécologie médicale

Publié le 26 Mar 2024 à 11:51
Article paru dans la revue « AIGM / Gynéco Med » / AIGM N°2


Installation en libéral

Trucs & Astuces

  • Possibilité de passer du secteur 2 au secteur 1. Mais l’inverse n’est pas autorisé : réflexion et choix à faire dès le début de son installation !
  • Trouver un expert-comptable compétent, expérimenté et réactif qui constitue une personne capitale dans un projet d’installation libérale avec des conseils multiples à tous les niveaux (création d’une association/SCI/ SCM, prêts/placements, préparation de la retraite, gestion de la comptabilité, contrat clinique privée, contrat de bail professionnel, statuts SEL, SCP…). Un collaborateur essentiel !
  • Se renseigner en amont sur les contrats de prévoyance, responsabilité civile et professionnelle (RCP), assurance, …
  • Garder en tête que chaque installation est différente !

Secteur 1

  • Honoraires fixés par la CPAM.
  • Revalorisation tarifaire actée par la CPAM.
  • Le praticien dépend du régime d’Assurance Maladie des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés (PAMC).
  • Point positif : fiscalité et charges sociales (maladie, retraite, …) plus intéressantes qu’en secteur 2.
  • Point négatif : ajustement des honoraires non réalisable, malgré la variation des charges (coût des consommables, gants, électricité, …).

Secteur 2

  • Liberté tarifaire, devant s’exercer avec discernement dans le respect de la déontologie médicale.
  • Remboursement des honoraires sur la base du tarif fixé par la convention médicale (tarifs applicables aux médecins de secteur 1). Prise en charge des dépassements d’honoraires si souscription du patient à une complémentaire santé, dans la limite fixée par la réglementation et le contrat souscrit.
  • À noter : si vous êtes en secteur 2, vous pouvez opter pour le régime d’Assurance Maladie des PAMC mais seulement lors de votre première installation en libéral.

Secteur 2 OPTAM (Option Pratique TArifaire Maîtrisée)

  • Objectif de limiter les dépassements d’honoraire.
  • Honoraires libres avec respect d’un taux moyen de dépassement, et dans la mesure du raisonnable : la part de dépassement ne doit pas excéder un certain pourcentage du tarif secteur 1.
  • Obligation de réaliser une partie de son activité au tarif opposable, c’est-à-dire qu’un certain pourcentage de consultations est à réaliser sans dépassement.
  • Ces pourcentages sont fixés par les différentes CPAM et varient en fonction des secteurs d’installation.
  • Avantages de cet engagement : le versement d’une rémunération spécifique et un niveau de remboursement identique à celui des médecins de secteur 1.

Le tuto

  • Choisir sa ville d’exercice (Atlas de la démographie médicale disponible sur le site du Conseil national l’Ordre des Médecins).
  • Démarcher plusieurs banques afin de discuter et de comparer les possibilités d’emprunt.
  • Trouver un expert-comptable compétent, expérimenté dans le domaine, et réactif.
  • Trouver un local (à acheter ou à louer) et gérer son aménagement.
  • Acheter (neuf ou rachat) l’ensemble du matériel médical.
  • Se renseigner et choisir son futur logiciel médical.
  • S’inscrire au Tableau de l’Ordre des Médecins en contactant le conseil départemental de l’Ordre des Médecins de votre lieu d’exercice, et réceptionner sa carte d’identité professionnelle (CPS) avec son numéro RPPS.
  • Contacter l’Assurance Maladie pour faire enregistrer votre exercice libéral.
  • S’immatriculer auprès de l’URSSAF (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales), dans les 8 jours qui suivent le début de votre activité.
  • S’affilier à la CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France), dans le mois qui suit le début de votre activité, même à temps partiel et même en activité partagée.
  • S’inscrire à la CAF (Caisses d’Allocation Familiale) pour avoir accès aux mêmes droits que les salariés pour toutes les prestations servies par les CAF.
  • Souscrire à un contrat de prévoyance et à une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP).
  • Se lancer !

Devenir MSU (Maître de Stage Universitaire) en gynécologie médicale

Sources : Conseil national de l’Ordre des Médecins, SYNGOF

  • Faire la demande auprès de son université et du Conseil départemental de l’Ordre des Médecins en détaillant son projet pédagogique.
  • S’inscrire à la formation pédagogique agrée :

- Formation sur 2 jours.

- Prise en charge comme DPC hors quota, c’est-à-dire que le médecin « stagiaire » est indemnisé pour sa perte d’activité et ce DPC n’est pas décompté de son quota normal de DPC (qui est de 2,5 jours par an).

- Objectif d’aborder les aspects généraux (conditions administratives et organisationnelles) et les bases pédagogiques nécessaires à la transmission de la pratique spécifique pour acquérir la capacité d’accueillir des internes dans un cabinet de ville et construire le projet pédagogique.

  • Étude du dossier par la commission de subdivision qui formule un avis au Directeur Général de l’ARS au regard du dossier élaboré par le médecin souhaitant devenir maître de stage. Dans ce dossier figure l’avis motivé du Conseil départemental de l’Ordre des médecins sur la demande d’agrément.
  • Agrégation du lieu de stage et du praticien-maître de stage par le DG de l’ARS.
  • Reconnaissance du droit au titre de « maître de stage des universités » pouvant figurer sur les plaques et ordonnances des médecins agréés, donnée par l’Ordre des Médecins.
  • Signer la charte du Maître de stage une fois l’agrément obtenu.
  • Penser à signaler à votre assurance RCP votre qualité de maître de stage.
  • Durée de l’agrément : 5 ans.
  • Rémunération : honoraires pédagogiques compris entre 300 et 600€ par mois, fournis par la faculté qui reçoit une dotation de l’ARS.
  • Attention, l’interne n’est pas un remplaçant (!). Le maître de stage doit être joignable lors des consultations effectuées par l’interne et un bilan (après chaque consultation ou en fin de journée) est obligatoire.

Préparer sa retraite

  • Objectif : mettre en place une épargne régulière et investir dans des placements financiers adaptés à ses objectifs et à son profil de risque.
  • En discuter et être conseillé par son expert-comptable.
  • Plusieurs options d’investissement disponibles :

- Investir dans son local professionnel.

- Investir dans l’immobilier.

- Ouvrir un plan d’épargne retraite (PER), un livret d’épargne, un plan d’épargne en actions (PEA).

- Ouvrir une assurance-vie, prévoyance retraite.

- …

Retours d’expériences


Dr Marie GRELLETY-CHERBERO
Cabinet de gynécologie médicale
Biarritz (64)

Parcours

  • Externat puis internat du DES de Gynécologie Médicale à Bordeaux
  • DU – DIU : Maladies du sein - Université Paris 7 – Diderot, Colposcopie et pathologie cervico-vaginale et vulvaire - Université Bordeaux Segalen
  • DESC : Médecine de la reproduction - Université Bordeaux Segalen
  • Post-internat : assistanat partagé (40 % au CHU de Bordeaux - 60 % au CH de Langon)
  • Installation en libéral à Biarritz, en montant mon cabinet seule puis en collaboration

Quelle est votre semaine type ? 

Marie CHERBERO (M. C.)- : Je travaille actuellement quatre jours par semaine, et il m’arrive occasionnellement de travailler certains samedis matin.
J’arrive au cabinet vers 8h-8h30. Je ne prends qu’une courte pause déjeuner et termine les consultations généralement vers 18h30-19h.

Quels sont les avantages et inconvénients d’une activité libérale ?

M.C.- À mon sens, les avantages sont :

  • La liberté concernant le planning et les vacances.
  • L’absence de hiérarchie.
  • L’aménagement de son cadre de travail. Les inconvénients sont :
  • Le statut de libéral plus « fragile » qu’un salarié concernant les accidents de la vie (maladie, accident, etc.), d’où l’importance d’avoir une bonne prévoyance (!).
  • La nécessité d’anticiper la retraite.
  • L’absence de travail en équipe pluridisciplinaire.

À votre sens, la réalisation de DU (diplômes universitaires), FST (formation spécialisée transversale) – ancien DESC – est-elle nécessaire voire indispensable pour une activité libérale ?

M.C.- Oui, car toutes ces formations apportent des connaissances en plus de celles acquises au cours de l’internat ; ainsi qu’une expérience pratique, puisque pour le DIU de colposcopie et le DESC de Médecine de la reproduction, pour ne citer qu’eux, il faut aussi valider une partie « clinique pratique ».

Quels conseils donneriez-vous aux internes ou assistants qui souhaitent se lancer dans une activité libérale ?

M.C.- L’activité libérale fait souvent « peur » car c’est l’inconnu ! Encore trop peu de stages en cabinet de ville sont ouverts aux internes de gynécologie médicale. Il existe également une image assez négative de la charge administrative et de la paperasse à gérer qui peuvent sembler insurmontable.
En réalité, il suffit d’être un minimum organisé et surtout, bien entouré ! Encore une fois, un bon expert-comptable, un informaticien réactif, un logiciel médical sérieux, un bon fournisseur de matériel médical, etc. sont des clés indispensables pour une activité plus sereine !

L’activité libérale fait souvent « peur » car c’est l’inconnu ! En réalité,
il suffit d’être un minimum organisé et surtout, bien entouré !

 

Praticien hospitalier

Trucs & Astuces

  • Absence d’obligation de réaliser un clinicat ou un assistanat pour candidater au Concours National de Praticien Hospitalier et pour postuler à un poste de PH.
  • Concours National de Praticien Hospitalier :

- 1 session par an (février à avril, selon les spécialités).

- Dépôts des candidatures en septembre/octobre de l’année précédente.

  • Informations détaillées et claires sur le site du CNG.
  • Trame disponible sur le site du CNG pour la préparation du dossier de candidature au concours.

Le tuto

  • Postuler au Concours National de Praticien Hospitalier (CNPH) :

- Épreuve écrite : dossier « Parcours et projet professionnel », noté sur 100 points.

- Épreuve orale : audition composée de la présentation du parcours et des motivations (10 min), puis d’un entretien avec le jury afin d’apprécier la motivation pour devenir praticien en milieu hospitalier public, d’évaluer les connaissances de cet environnement, le projet professionnel et l’aptitude à travailler en équipe. Le jury peut prévoir également des mises en situations (20 min). Notée sur 100 points.

  • Inscription sur une liste d’aptitude (valable 4 ans à compter de sa date de publication au JORF), après admission au concours.
  • Consulter les vacances de postes annoncées lors d’un Tour de recrutement

- Chaque année, 2 tours de recrutement sont organisés par le CNG : l’un au printemps, l’autre à l’automne. Ils recensent les postes de praticiens hospitaliers vacants au sein des établissements publics de santé.

  • Candidater sur des postes relevant de la spécialité au titre de laquelle vous êtes lauréats.
  • Nomination au poste par le CNG après proposition du chef de pôle au chef d’établissement de la candidature et avis favorable du président de CME (Commission Médicale d’Établissement).
  • Affectation au poste dans un pôle d’activité par le chef d’établissement.

Salaire

  • Définit par décret national.
  • Dépendant de l’ancienneté – échelon.
  • Grilles de salaires disponibles sur le site legifrance.gouv.fr

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046029572

Retours d’expériences


Dr Marie PERRISSIN-FABERT
Photo Dr Marie PERRISSIN-FABERT

Praticienne Hospitalière CH Mont-de-Marsan (40)

Consultation au Centre de périnatalité de Aire sur Adour

Parcours

  • Internat du DES de Gynécologie Médicale à Paris
  • DU – DIU : Gynécologie de l’enfance et de l’adolescence, Colposcopie
  • Stage à l’étranger à Sainte-Justine à Montréal pendant 6 mois en médecine de l’adolescent avec travaux de publication
  • Post-internat : Assistanat partagé entre le CHU de Bordeaux et le CH de Mont de Marsan

 


Dr Virginie GROUTHIER
Praticienne Hospitalière Service d’endocrinologie
CHU Bordeaux – Hôpital Haut-Lévêque, Pessac (33)

Parcours

  • Internat du DES de Gynécologie Médicale à Bordeaux
  • Inter-CHU dans le service d’endocrinologie et médecine de la reproduction à la Pitié Salpêtrière à Paris
  • DU – DIU  : Colposcopie, Maladie du sein à l’Hôpital Saint-Louis, échographie et techniques ultra-sonores - module gynécologie
  • Master 2  : Recherche Reproduction et Développement
  • Post-internat  : 4 ans de clinicat en endocrinologie des gonades (3 ans à la Pitié Salpêtrière dans le service d’Endocrinologie et Médecine de la reproduction, 1 an au CHU de Bordeaux en Endocrinologie)

Quelle est votre semaine type ? 

Marie PERRISSIN-FABERT (M. P.-F.)- Je partage mon activité entre l’HDJ (gynécologie-endocrinologie avec suivi infertilité et troubles du cycle le lundi matin, endométriose avec les équipes douleur et sexologie le jeudi après-midi) et les consultations (gynécologie-endocrinologie le lundi après-midi, consultations tout venant au Centre de périnatalité à Aire sur Adour le mardi et jeudi, consultations dédiées aux adolescentes et consultations IVG le mercredi, consultation de colposcopie le vendredi matin).

Virginie GROUTHIER (V. G.)- Actuellement, j’ai la chance de pouvoir avoir une activité mixte de clinique et de recherche. J’ai 3 demi-journées de consultations (principalement endocrinologie des gonades et pathologies gynécologiques rares). Je travaille également en collaboration avec le service de diabétologie, nutrition, médecine interne entre autres, pour suivre leurs patientes sur le plan gynécologique, contraception, fertilité, etc. J’ai également une activité d’HDJ (principalement pathologie gonadique, hypophysaire). Je participe à de nombreuses RCP locales, régionales et nationales (en visio). Enfin, une partie de mon activité est d’accompagner les personnes transgenres dans leur transition hormonale.

À côté de cette activité clinique, j’ai du temps libéré (1/2 journée par semaine pour les PH dans les textes officiels mais cela peut être adapté en discussion avec votre chef de service et le projet que vous portez) pour une activité de recherche clinique.

Quels sont les avantages et inconvénients d’une activité hospitalière ?

M. P.-F.- Les avantages sont multiples ! Tout d’abord le travail d’équipe  ! De plus, en tant que salarié.e il n’y a aucune charge administrative ni paperasse à gérer. Le matériel médical est fourni par l’hôpital.
Il y a neuf semaines de congés payés, 15 jours de formation également payés, et il existe une évolution salariale.

Au quotidien, le travail en structure hospitalière permet un échange rapide
avec les autres spécialités...

V.G.- En effet, le poste de praticien hospitalier offre de nombreux avantages. D’un point de vue pratico-pratique, les avantages indéniables du poste de praticien hospitalier sont la titularisation du poste, la cotisation à la retraite calculée sur votre salaire complet (contrairement aux HU même si la situation pour eux semble bouger dans le bon sens). Nous avons également un nombre de jours de vacances confortables (surtout si vous avez des enfants) avec 25 jours de congés annuels et 20 jours de RTT dans l’année, soit 9 semaines de congés en tout. Enfin, bien qu’on ne puisse pas le comparer au secteur privé, le salaire de praticien hospitalier est tout à fait honorable et suffisant.

Au quotidien, le travail en structure hospitalière permet un échange rapide avec les autres spécialités (radiologue, pathologiste, chirurgien, généticien, etc). Le poste hospitalier donne également un accès plus facile à certaines RCP.

Enfin, le fait de travailler au CHU permet également d’avoir une activité d’enseignement et d’encadrement des externes et des internes et aussi de recherche clinique, ce qui me plait beaucoup.

J’ai finalement peu d’inconvénients à donner sur l’activité de praticien hospitalier… j’ai de la chance d’avoir un travail-passion !

À votre sens, la réalisation de DU (diplômes universitaires), FST (formation spécialisée transversale) – ancien DESC – est-elle nécessaire voire indispensable pour devenir praticien hospitalier ?

M. P.-F.- Non.

V.G.- Non, ces diplômes ne sont pas obligatoires pour le poste de praticien hospitalier. Cependant, on vous propose généralement ce poste pour développer une activité nouvelle et particulière. Cette surspécialisation nécessite généralement une formation spécifique que vous avez déjà débuté durant votre internat et post-internat avec des DU ou FST.

Quels conseils donneriez-vous aux internes ou assistants qui souhaitent devenir praticien hospitalier ?

M. P.-F.- Je dirai qu’il faut accepter de ne pas forcément obtenir l’activité de PH en CHU ou dans de grandes villes déjà prisées, d’accepter de débuter en assistanat partagé et d’accepter les consultations avancées dans les déserts médicaux à quelques kilomètres de son CH à raison d’une à deux fois par semaine.

V.G.- Je pense que le premier conseil à donner est de toujours aller travailler avec plaisir ! Trouver ce qui vous donne envie d’aller au boulot et engouffrez-vous dedans. Réfléchissez en amont à ce que vous voulez faire et discuter avec le chef de service pour « monter » le poste de praticien hospitalier. L’idée est d’apporter une expertise particulière et/ou de développer une nouvelle activité dans le service qui vous accueillera. Et sautez sur les occasions professionnelles qui se proposent à vous  ! Enfin, un conseil très pratique pour préparer le concours de Praticien Hospitalier est de garder tous les justificatifs de vos participations aux congrès, journées de formation, cours donnés, etc. car on vous les demandera pour votre dossier !

Carrière hospitalo-universitaire

Trucs & Astuces

  • Profiter de l’externat pour valider son Master 1.
  • Penser aux demandes de financements en amont pour le Master 2.
  • Financements « Année recherche » facilement accessibles actuellement.
  • Profiter du Master 2 pour faire une coupure pendant l’internat, développer son esprit critique, découvrir la recherche …
  • Possibilité, au choix, de se couper de la clinique pour la thèse de science, de réaliser des vacations en parallèle ou de maintenir son activité clinique complète (clinicat, assistanat, …).
  • Anticiper (++) les démarches à faire pour un poste universitaire (en moyenne 18 mois).

CCA : Chef.fe de Clinique Assistant.e.

MCU-PH : Maître de Conférence des Universités – Praticien Hospitalier.

PU-PH : Professeur.e des Universités - Praticien Hospitalier.

Point SIGAPS : Outil ayant pour objectif d’aider au recensement et à l’analyse des publications scientifiques issues des établissements de santé, en répertoriant automatiquement les publications indexées dans la base de données bibliographiques gratuite Medline, accessibles via le serveur Pubmed. Le score SIGAPS est calculé selon deux coefficients : la catégorie de la revue médicale et le rang de l’auteur. Le nombre de points SIGAPS demandé est variable selon les CNU (Conseil National Universitaire).

Point SIAPS : Outil permettant de quantifier l’implication du praticien dans le champ de la pédagogie (enseignements à la faculté), selon une grille prédéfinie.

Le tuto

  • Master 1 : obligatoire
  • Master 2 :

- +/- Obligatoire pour un poste de CCA.

- Obligatoire pour un poste de MCU-PH et un poste hospitalo-universitaire.

  • Thèse de science :

- Non obligatoire pour un poste de MCU-PH.

- Obligatoire pour un poste de PU-PH (pour la voie classique).

  • MCU-PH et PU-PH : activité triple (recherche, enseignement, soins).

- Voie « classique » : internat, master 2, clinicat, poste d’attente en attendant le poste de MCU-PH puis PU-PH.

- Voie « non classique » : poste de PH puis directement MCU-PH ou PU-PH. Possibilité également de passer par un poste de PHU (Praticien Hospitalier Universitaire).

  • Formalités nécessaires pour un poste universitaire :

- Points SIGAPS suffisants (définis au Journal Officiel).

- Points SIAPS.

- Thèse de science : obligatoire pour poste de PU-PH.

- Habilitation à diriger des travaux de recherche (HDR) : obligatoire pour PU-PH.

- Mobilité : validation obligatoire pour poste de PU-PH.

  • Démarches à réaliser :

- Conseil National Universitaire (CNU) 5405 de Biologie de la reproduction et de développement-Gynécologie Médicale : présentation de son parcours et de ses projets sur le plan soins, recherche et enseignements.

- Commission de révision des effectifs, auprès de son université et de son hôpital : dossier à préparer détaillant ses différentes activités.

  • Salaire : salaire universitaire (employeur principal) et salaire hospitalier, selon les grilles de salaire prédéfinies (avec évolution selon le temps et l’ancienneté). Primes additionnelles possibles (demande sur dossier). Activité privée complémentaire possible à l’hôpital.
  • Retraite : en évolution actuellement.

Retours d’expériences


Dr Charlotte SONIGO
Photo Dr Charlotte SONIGO

MCU-PH Service de médecine de la reproduction et préservation de la fertilité

Hôpital Antoine Béclère – Clamart (92)

Parcours

  • Internat du DES de Gynécologie Médicale à Paris
  • DU - DIU : Gynécologie de l’enfance et de l’adolescence, Colposcopie
  • DESC : Médecine de la reproduction
  • Master 2 : Reproduction et Développement
  • Post-internat : CCA en Médecine de la reproduction à Jean Verdier puis thèse de science pendant 3 ans et demi (vacations hospitalières à hauteur d’une journée par semaine pendant ma thèse)

Quelle est votre semaine type ? 

Charlotte SONIGO (C. S.)-  : Compliqué de définir une semaine « type » car les semaines ne sont jamais identiques… et c’est ce qui me plait !

Entre les cours, les congrès, l’activité clinique, la recherche, … ça bouge souvent !

Pour ma part, j’ai quatre vacations de consultations par semaine auxquelles s’ajoutent une vacation de consultation en plus une semaine sur deux, et des staffs réguliers l’après-midi ou à l’heure du déjeuner.

Le mercredi, c’est la journée où je suis au laboratoire.

Ce planning théorique est régulièrement modulé et modifié selon les cours, les interventions dans des congrès, ...

Quels sont les avantages et inconvénients d’une activité hospitalo-universitaire ?

C. S.- Les avantages sont multiples  ! La liberté d’exercice, l’organisation modulable selon les envies, la diversité de l’activité, et l’absence de comptabilité et d’administratif à gérer. Les inconvénients sont la charge de travail et l’exigence qui découle de ces activités multiples, on nous attend sur tous les fronts… !

Comment coupler clinique, universitaire et recherche avec une vie personnelle et familiale au quotidien ?

C. S.- Un seul mot : l’ORGANISATION !

Et c’est faisable (j’ai 4 enfants et j’arrive à m’en occuper souvent, même s’ils en demandent toujours plus)  ! Le tout est de trouver son équilibre, même si on a souvent l’impression de marcher sur un fil.

À votre sens, la réalisation de DU (diplômes universitaires), FST (formation spécialisée transversale) – ancien DESC – est-elle nécessaire voire indispensable pour une carrière hospitalo-universitaire ?

C. S.- Non, mais dans notre spécialité on a tendance à se spécialiser pour faire de l’universitaire donc c’est plus simple avec des formations complémentaires.

Quels conseils donneriez-vous aux internes ou assistants qui souhaitent se lancer dans une carrière hospitalo-universitaire ?

C. S.- Sur le versant recherche, mes conseils seraient de se former en statistiques pour être indépendant, de faire de l’anglais pour être à l’aise, de commencer à participer à des projets de recherche dès que possible et de participer à des publications si possible.

Une fois qu’on est lancé, il faut tout noter (heures de cours, participation à des congrès, interventions, …) car cela est demandé dans les différents dossiers à monter.

Sur le versant plus global, je dirais qu’il faut se lancer si on en a envie ! Il y a toujours des opportunités et ça vaut le coup !

Les avantages sont multiples ! La liberté d’exercice,
l’organisation modulable selon les envies, la diversité de l’activité...

 

Remplacements

Trucs & Astuces

  • Se renseigner auprès de son Conseil départemental de l’Ordre des Médecins sur le nombre de semestres obligatoires pour effectuer des remplacements (décrets non actualisés pour la gynécologie médicale depuis la réforme).
  • Trouver un remplacement : bouche à oreille, newsletter et site de l’AIGM, réseaux des internes, secrétariats des gynécologues médicaux libéraux, sites partenaires de l’AIGM (Réseau Pro Santé, PointGyn), Syngof, …
  • Penser à souscrire à une assurance responsabilité civile et professionnelle !
  • Exemple de « contrat type » disponible sur le site du Conseil national de l’Ordre.

Le tuto

Prérequis de l’interne ou du Docteur Junior

  • Avoir validé la totalité du deuxième cycle des études médicales en France.
  • Avoir validé au titre du troisième cycle des études médicales en France un nombre de semestres déterminé, en fonction de la spécialité suivie, fixé par décret.

- Pour la gynécologie médicale, avoir validé 4 semestres «  dont 3 en gynécologie-obstétrique  » (or le nombre de semestres obligatoires en gynécologie-obstétrique est passé à 2 semestres depuis la réforme de 2017).

Démarches nécessaires

  • Trouver un remplacement.
  • Demande d’autorisation de remplacement faite en amont par le médecin remplacé ou par le directeur de l’établissement de santé (si remplacement en établissement public ou privé de santé, ou dans une structure de soins) auprès du Conseil départemental de l’Ordre des Médecins.
  • Demande d’obtention d’une licence de remplacement auprès du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins par l’interne ou le DJ :

- Questionnaire à remplir sur le site du Conseil national de l’Ordre.

- Justificatifs à envoyer : preuve de la validation du 2e cycle des études médicales en France ou dans un État membre de l’Union européenne ou partie à l’accord sur l’Espace économique européen ; justificatif d’inscription en 3e cycle ou de mise en disponibilité pour l’année universitaire en cours avec précision du motif ; relevé des semestres de stages validés délivré par la faculté de médecine ou l’Agence régionale de santé.

  • Obtention de la licence de remplacement (qui ne constitue par une autorisation de remplacement !), valable pendant un an.
  • Étude de la demande d’autorisation de remplacement du médecin ou du directeur d’établissement de santé, et de la licence de remplacement du remplaçant étudiant par le Conseil départemental de l’Ordre des Médecins.
  • Remise d’une autorisation de remplacement, valable pour une durée maximale de trois mois et renouvelable dans les mêmes conditions et pour la même durée, par le Conseil départemental de l’Ordre des Médecins.
  • Information du remplacement donnée à l’ARS par le Conseil départemental de l’Ordre des Médecins.
  • Définition du montant de la rétrocession entre le médecin remplacé et l’interne ou DJ : entre 60 et 80 %.
  • Rédaction d’un contrat entre le médecin remplacé et l’interne ou DJ.
  • Affiliation à l’URSSAF dès le premier jour d’activité libérale. Les démarches doivent être effectuées au plus tard dans les 8 jours qui suivent le premier jour du premier remplacement libéral.
  • Inscription à la CARMF dans les 30 jours suivant le premier jour du premier remplacement libéral.
  • Paiement de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) si l’activité de remplacement est régulière et si les recettes sont supérieures à 5000€ sur une année civile.
  • Demande ou mise à jour de son assurance responsabilité civile et professionnelle.

Retours d’expériences


Dr Alicia CAROFF
Docteur Junior
Service d’assistance médicale à la procréation
CHU Jean Minjoz Besançon (25)

Parcours

  • Externat à Marseille
  • Internat du DES de Gynécologie Médicale à Besançon
  • FST  : Médecine et Biologie de la Reproduction - Andrologie
  • DU – DIU  : Colposcopie et pathologie cervicovaginale, Biologie de la reproduction, Échographie gynécologique et obstétricale, Gynécologie de l’enfant et de l’adolescent (en cours)
  • Remplacements : depuis 1 an

 


Dr Marine CARLIER
Assistante partagée
Service d’assistance médicale
à la procréation de Brest et
Service de gynécologie de Landerneau
Brest – Landerneau (29)

Parcours

  • Externat à Toulouse
  • Internat du DES de Gynécologie Médicale à Brest
  • FST : Médecine et Biologie de la Reproduction - Andrologie
  • DU – DIU : Colposcopie et pathologie cervico-vaginale, Gynécologie de l’enfant et de l’adolescent, Échographie gynécologique et obstétricale
  • Remplacements : depuis la dernière année d’internat

Pourquoi avoir choisi de faire des remplacements ? 

Alicia CAROFF (A. C.).- Je remplace depuis un peu plus d’un an maintenant, dans le cabinet libéral d’une gynécologue médicale chez qui j’ai réalisé un de mes semestres d’internat. En général, je fais les vacations du samedi matin selon ses délais et ses congés. La raison initiale de ce type d’activité était financière mais cela m’a permis de gagner en autonomie et d’apprendre à mieux gérer mon temps de consultation.

Marine CARLIER (M. C.).- J’ai commencé les remplacements en dernière année d’internat, à hauteur d’une demi-journée par mois environ. À Brest, il n’y a pas encore de stage en libéral ouvert aux internes de gynécologie médicale. Remplacer était donc pour moi une manière de découvrir le monde libéral avec ses avantages et ses inconvénients.

Actuellement, j’effectue mes remplacements en plus de mon temps complet à l’hôpital, notamment sur mes congés.

Comment trouver un remplacement ?

A. C.- Le bouche à oreille fonctionne plutôt bien. Sinon, il est possible de laisser son nom à l’Ordre des Médecins, qui gère une liste de remplaçants et leurs coordonnées.

M. C.- Pour ma part, je remplace un gynécologue médical en clinique, en secteur 2. J’ai pris contact avec ce médecin via le bouche-à-oreille, qui fonctionne en effet très bien.

Quels sont les avantages et inconvénients du remplacement ?

A. C.- Les avantages sont l’autonomisation surtout et l’aspect financier qui est non négligeable en cours d’internat. On gère des pathologies qui sont différentes de celles que l’on suit à l’hôpital et la façon de les prendre en charge peut également varier (on n’a pas la biologie dans l’heure !). L’inconvénient principal est celui d’être seul.e. Il faut donc avoir un minimum d’expérience en autonomie avant de se lancer. L’absence de suivi peut aussi être frustrant notamment quand on initie un traitement pour une maladie chronique et qu’on ne voit pas l’évolution (dans le lichen typiquement).

M. C.-: Le fait de remplacer est une super expérience ! Cela nous permet de nous autonomiser et d’évaluer nos connaissances. C’est un vrai challenge personnel qui permet aussi de sortir du monde hospitalier.

Lors de mes remplacements, je réalise notamment le suivi PMA des patientes, ce qui me permet de comparer secteur privé et public. C’est très intéressant !

Quels conseils donneriez-vous aux internes ou praticiens en gynécologie médicale qui souhaitent faire des remplacements ?

A. C.- Je recommande de remplacer dans un cabinet qu’on connaît déjà. Cela permet d’avoir déjà quelques repères en termes de logiciel médical, fonctionnement du cabinet et matériel à disposition, ce qui permet de se libérer d’un certain stress.

M. C.- Je recommande d’essayer de remplacer dès l’internat ou la phase de docteur junior. En plus de l’autonomisation, c’est l’occasion de découvrir le libéral et de voir si cela nous plait ou pas pour l’avenir. Malgré les démarches administratives, cela vaut le coup !

Sur le plan pratico-pratique, il est fortement recommandé d’ouvrir un compte bancaire professionnel, ce qui nous permet également de faire plus facilement nos comptes.

Publié le 1711450317000