Devenir acteur du paramétrage de son dossier patient informatisé, plutôt qu’utilisateur passif d’un logiciel institutionnel

Publié le 12 May 2022 à 01:36

Notre expérience porte sur le logiciel MedyCS développé par l’Association des utilisateurs de GYNELOG
Les médecins ont deux types d'outils à disposition :
• logiciel de spécialité
• logiciel d'établissement

Logiciel d'établissement

Notre expérience porte sur le logiciel CROSSWAY diffusé par MAINCARE.

C’est un outil solide de gestion administrative du patient e dossier de soins infirmiers.

Le coût est important à l'achat et à l'entretien.

Les possibilités d’adaptation par l’utilisateur (le médecin) sont très limitées, réduites essentiellement à l’écriture de protocoles de soins infirmiers ou pharmaceutiques.

Chaque demande de modification est transmise aux développeurs, sa prise en compte n’étant effective que dans la version suivante, ce qui peut être très long. Il y a peu d'échanges entre l'utilisateur et le développeur, le cahier des charges est régulièrement mal compris. Les nouvelles demandes sont souvent l'occasion d'un supplément de financement.

Chaque demande de modification du logiciel d’établissement est transmise aux développeurs, sa prise en compte n’étant effective que dans la version suivante.

L’ajout de briques de spécialités est en théorie pertinent mais en pratique peu performant car mal pensé. C'est le cas en obstétrique où le thesaurus Audipog a été copié-collé sans intelligence, ni aspect pratique, le rendant inadapté à la relation clinique médecin patient. Il s'agit souvent d'un simple bloc-notes où le médecin écrit son observation.

Logiciel de spécialité

Notre expérience porte sur le logiciel MedyCS développé par l’Association des Utilisateurs de GYNELOG (Association Loi 1901) avec la participation des informaticiens de GYNERISQ (Organisme agréé reconnu par la HAS) pour permettre le paramétrage de la gestion des risques.

C’est un outil adapté aux différents versants de la spécialité : chirurgie, consultation, accouchement, PMA, pédiatrie. Il est entièrement structuré par des questionnaires construits par les utilisateurs, ce qui permet :
• L’édition de courriers.
• L’automatisation du PMSI.

Et selon le contexte patient :
• La proposition de prescription,
• L’affichage d’une alarme,
• Le rappel des recommandations pour la pratique clinique.

Le paramétrage se fait au jour le jour, soit par un utilisateur investi dans le développement des questionnaires, soit par un club d’utilisateur. L’ensemble est très réactif.

Pour exemple, en juin dernier sont parues les recommandations concernant le génotypage RhD fœtal sur sang maternel et le dépistage des trisomies sur ADN fœtal circulant (DPNI). Les courriers de renseignements et prescriptions ont été récupérés dans les laboratoires assurant ces analyses, puis intégrés à MedyCS pour renseigner les informations de la patiente, du couple et de la grossesse en cours. Un message apparaît au cours de la consultation pour rappel au professionnel et le courrier complété est automatiquement édité en fonction de la situation. Les modèles de courriers correspondants ont été diffusés aux utilisateurs moins d’un mois après.

Conclusion

Il s’agit donc de deux outils différents qui ne peuvent se remplacer l’un l’autre mais devraient travailler en interopérabilité intelligente. C’est la difficulté à surmonter, d’autant que les logiciels d’établissement se targuant d’avoir une solution de spécialité ne sont pas toujours enclins à la communication. Par contre, les logiciels de spécialités doivent pouvoir communiquer les antécédents et les prescriptions au logiciel d’établissement.

A. GODARD* , J. MARTY**
Article paru dans la revue “
Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France” / SYNGOF n°111

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