Convergences et union... hiver 2024

Publié le 26 Apr 2024 à 14:04
Article paru dans la revue « SPH / Lettre du SPH » / SPH N°24


Marie-José Cortés, Stéphane Henriette, Gisèle Apter, Jean-Pierre Salvarelli 5 février 2024

Chers collègues,
Chers amis,
Chers tous,

Voici venu le moment de regarder trois ans en arrière pour pouvoir continuer de regarder vers l’avenir.

Le premier mot qui nous vient à l’esprit est  : MERCI !

Merci de votre confiance, merci de votre présence, merci de votre soutien et de cet engagement auprès de nos patients qui ont accompagné notre action, jour après jour, tourmente après tourmente, rire après rire, tout au long de ces années.

Tandis que nous relisions, le constat de notre premier jour, nous venait à l’esprit que « rien n’avait changé », que nos combats étaient les mêmes et de ce fait, peut-être vains… néanmoins…, le constat est bien là, nous sommes toujours là, peut-être est-ce là notre victoire, nous le soumettons à votre sagacité !

À l’heure où nous sommes tenus de défendre que la maladie n’est pas un crime, sur des plateaux TV aux spots trop puissants ;

À l’heure où l’évidence naturelle du juste soin pour tous, ne semble plus pouvoir être ni évidence ni naturelle ;

À l’heure où les ministres régaliens nous stalkent comme si leur savoir avait quelque chose de commun avec le notre ;

À l’heure où notre discipline n’aurait de fondamentale que de garder l’humain productif ou sous contrôle ;

À l’heure où nul ne sait plus quels parcours de formation seraient garantie de qualité de nos pratiques non au sens des qualiticiens mais au sens des professionnels de terrain et où des praticiens venus d’ailleurs pourraient faire l’objet de décisions arbitraires soit par excès soit par défaut ;

À l’heure où promouvoir notre discipline est devenue urgence sous peine de ne plus trouver à qui transmettre le peu que nous aurons compris ;

À l’heure où il nous faudrait toujours traiter en urgence faute d’avoir pu traiter tout court et parfois même tendre la main ;

Il nous faudra poursuivre le chemin il y a trois ans engagé.

Forts (ou pas) de notre inscription auprès de ces instances, supposées écrire le futur livre de la psychiatrie ; fussent-elles, Conférences, Commission Nationale, Collège Professionnel, Groupe opérationnel de Psychiatrie, Fédération Française ou même Haute Autorité de Santé et Fédération Hospitalière de France ; défendre inlassablement notre place, votre place de professionnels de terrain, jeunes et moins jeunes, pour pouvoir continuer d’illustrer, innover, soutenir, porter, proposer, « un Art de la Pratique » qui allie Sciences et Humilité, Savoir et Pragmatique, mais surtout conscience de l’autre et éthique du Soin et de la Relation.

Voilà qui ne sera pas un programme mais des pistes de réflexion vers un futur dont on sait, à l’instar de Nicolas de Staël qu’il sera « un continuel voyage sur une mer incertaine »  :

  1. Réaffirmer la place du SECTEUR comme pierre angulaire de parcours de soins que nous accepterons gradués mais sans rupture
  2. Inscrire les parcours de soins, dont nous construisons les indicateurs au sein des Communautés Psychiatriques de Territoire dont nous revendiquons le pilotage.
  3. Poursuivre notre inlassable travail pour définir des clefs de répartition financière qui inscrivent notre politique de soins dans le juste niveau de réponse aux besoins des populations dont nous portons la responsabilité.
  4. Poursuivre notre inlassable travail pour défendre un régime d’autorisations en psychiatrie qui préserve les réponses de continuité et de proximité.
  5. Revendiquer de nous saisir du co-pilotage des Projets Territoriaux de Santé Mentale et en faire les édifices porteurs de l’attention due à nos patients.
  6. Promouvoir et soutenir une réflexion transdisciplinaire sur les pratiques (soins avec ou sans consentement, moindre recours à l’isolement et à la contention, négociations de soins, parcours de l’urgence, professionnels en pratique avancée, pair aidance…).
  7. Promouvoir la mise en place d’une véritable politique de prévention.
  8. Réaffirmer inlassablement la place de nos organisations dans le parcours de formation de nos jeunes collègues, en soutenant que le compagnonnage au quotidien reste la meilleure manière d’appréhender son futur métier et donc participer activement à la campagne « Choisir Psychiatrie »
  9. Poursuivre notre inscription active dans la construction d’APH en vue des futures élections professionnelles de juin 2024 pour y soutenir une place de choix à la défense de l’exercice de la Psychiatrie Publique.
  10. Faire du SPH le meilleur porte-voix de la Psychiatrie Publique et de ses différentes modulations.

Le chemin est, ce qu’il est...

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