La CNIPI (Commission Nationale de l'Internat et du Post-Internat) a été initié par Roselyne BACHELOT en 2009 dans le but de réformer le troisième cycle des études médicales. Il s’agit d’une reforme nationale et touchant toutes les spécialités.
Pourquoi une réforme ?
Le but principal est d’optimiser la formation des internes plus nombreux du fait de l’augmentation du numerus clausus. Le 3ème cycle des études médicales est dit « professionnalisant ». Le Diplôme d’Etude Spécialisée (DES) valide la capacité pour un praticien d’exercer, de façon autonome conformément aux référentiels métiers.
D’après les conseillers ministériels, les internes actuels n'ont pas la perception d'avoir une formation achevée lorsqu’ils terminent leur internat et prolongent par un post-internat sous forme de clinicat ou d’assistanat.
Les objectifs principaux sont l’acquisition d’une autonomie d’exercice et d’une sur-spécialité et la possibilité d’accéder au secteur 2 après un assistanat.
Problématiques ?
Il apparaît qu’une période de mise en responsabilité avec notamment des consultations des jeunes praticiens post-internat mais avant la validation du DES est nécessaire.
Déjà de nombreux internes poursuivent deux ans leurs études une fois docteurs en médecine même s’ils ne sont pas obligés à cela par le besoin d’un « DESC 2 » ou d’un « DESC 1 ». Ils sont alors sur des postes d’assistant-chef de clinique ou d’assistant-spécialiste. Le Post internat est actuellement réglementairement obligatoire pour valider les DESC (type I ou II) mais pas pour les DES.
De plus, les capacités de formations atteignent leurs limites au vu de l’augmentation importante d’internes issus de l’augmentation du numerus clausus, et la non augmentation des débouchés en post-internat et les difficultés d’accès au Post-internat vont s’aggraver dans les années à venir.
Quels sont les objectifs de la réforme ?
- Assurer une clarté de l’offre de formation : un diplôme d’étude spécialisé, un métier ;
- Efficacité de la formation ;
- Le contrôle de l’hyper-spécialisation : la mise en place de quotas pour les filières hyperspécialiséesest proposée afin de faire correspondre le nombres hyper-spécialistes auxbesoins ;
- Reconnaissance de la formation : les diplômes délivrés par l’état français doivent correspondreaux disciplines reconnues sur le plan européen ;
- Souplesse de la formation : permettre des passerelles entre les spécialités.
Quelles sont les propositions de la CNIPI ?
La CNIPI propose d’intégrer durant le 3ème cycle des études médicales une période de mise en responsabilité dans la durée du DES sous la forme d’un statut « d'assistant spécialiste des Hôpitaux » et ce pour une durée de 1 an pour la pédiatrie.
Le statut d’assistant sera réservé pour valider le DES. Cela assurera d’une part le « turn over » pour libérer les postes pour former les nombreux internes de demain et ne permettra plus de rallonger indéfiniment la durée de la formation initiale.
Une fois le DES obtenu on ne pourra plus occuper un poste d’assistant mais de « praticien hospitalier contractuel » qui marquera l’entrée dans les carrières hospitalière.
On obtiendra son diplôme à la fin de la période de mise en responsabilité. Le choix du poste d’assistant se fera par cooptation (comme aujourd’hui).
Le choix des postes d’assistant se fera au niveau régional. Le nombre de poste d’assistant sera égal au nombre de poste d’interne qui en ont besoin dans leur maquette.
Que deviennent les chefs de clinique assistants ?
Le statut de chef de clinique assistant est un poste hospitalo-universitaire non-titulaire. Ces postes d’enseignants chercheurs doivent êtres conservés notamment pour former les nombreux internes de demain. La CNIPI propose que ces postes d’«enseignants chercheurs» soient situés en post-DES et permettent d’être recentrés sur l’enseignement et la recherche en augmentant la durée du clinicat à 4 ans.
La CNIPI préconise de simplifier et pour rendre attractives les conditions statutaires et financières d’entrée dans une carrière hospitalière effective. Le statut unique de début de carrière à l’hôpital pourrait être « praticien hospitalier contractuel ». Il est cependant nécessaire de revoir la durée de contrats des praticiens hospitaliers contractuels pour rendre ce statut moins « précaire » dans le temps.
La CNIPI suggère que ces postes consistent en une voie d'accès à la carrière hospitalouniversitaire titulaire en « entonnoir », aménagent en aval une transition vers la titularisation (occupation d’un poste de HU non titulaire jusqu’à la titularisation).
Quels sont les travaux à venir ?
Chaque spécialité devra élaborer sur la base du référentiel métier, un référentiel formation (avec « X » année d’internat et « Y » année d’assistanat). Pour la pédiatrie, est demandé une maquette de type « 4+1 », la composante des 4 ans pouvant comprendre un tronc commun et une spécialisation / option, sous une modalité encore non fixée. Pour rappel, aucun des internes actuellement en cursus n'est directement concerné par la réforme.
Angele Böet via l’ISNIH
Article paru dans la revue “Association des Juniors en Pédiatrie” / AJP n°04