Au-delà de la France : La chaîne de l’espoir à Kaboul

Publié le 17 May 2022 à 02:47


Depuis 1994, La Chaîne de l’Espoir intervient dans plus de 30 pays pour offrir un accès aux soins et à l’éducation aux populations les plus démunies.
La Chaîne de l’Espoir soigne, forme et construit aux 4 coins du monde. C’est un compagnonnage fort entre les professionnels. La Chaîne c’est 170 missions internationales, 5000 enfants opérés par an, 5 hôpitaux construits et 100 000 bénéficiaires des programmes.
Les programmes mère-enfant c’est un nouveau défi pour l’Association, avec l’ouverture d’une maternité de référence à Kaboul fin 2016, de l’Hôpital mère-enfant de Bingerville en Côte d’Ivoire en mars 2018, de la maternité de Shyamnagar au Sud du Bangladesh en 2019, et de l’enseignement de l’Echographie à distance avec le programme ECHOES.

Pour ma part, j'ai eu la chance de partir avec la Chaîne de l'Espoir, en fin d'internat mais déjà diplômée, pour une mission courte de compagnonnage obstétrical à Kaboul (Afghanistan). Impressionnant au départ de se rendre dans ce pays, forcément, surtout quand on remplit la fiche de "preuve de vie" (questions personnelles dont nous seuls connaissons la réponse) pour les cas d'enlèvement, ou quand on nous explique que toute sortie de l'Hôpital est interdite, et que le moment le plus dangereux sera donc le transfert en voiture blindé de l'aéroport de Kaboul à l'Hôpital.

L'Hôpital, le FMIC (French Medical Institute for mothers and Children), est un hôpital universitaire en plein développement, un pôle d'excellence au milieu d'une zone de chaos. Un symbole de soutien franco-afghan également.

La maternité a ouvert en 2016, et commence à fonctionner de mieux en mieux, avec environ 1200 accouchements annuels aujourd'hui.

Le compagnonnage permet la diminution des taux de césariennes et d'épisiotomies, très élevées dans l’établissement, mais aussi l'amélioration de la prise en charge de la douleur. Très peu de moyens sont déployés pour l'obstétrique dans le pays, aussi beaucoup de cas compliqués sont référés au FMIC. Par exemple, ma toute première patiente avait une fraction d'éjection du ventricule gauche à 10 % à 25SA, avec un fœtus polymalformé pour lequel elle ne souhaitait pas demander d'interruption de grossesse, pour des motifs religieux...

Bien que l'accès au FMIC soit encore limité, l'existence de cet hôpital est sans contexte une aubaine pour ces femmes afghanes qui traversent tellement d'épreuves, la tête haute... mais gardent le sourire, et nous accueillent les bras ouverts.
Association à suivre, à soutenir... à rejoindre ! (une fois l’internat terminé)

Océane PÉCHEUX
Présidente de l'AGOF
Interne en 9e semestre, Lille
Article paru dans la revue “Association des Gynécologues Obstétriciens en Formation” / AGOF n°16

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Publié le 1652748427000