Actualités associatives : focus sur Antilles Guyane

Publié le 25 May 2022 à 16:46


KONTAN WÉ ZOT !

Sa ou fé Doudou  ? Tu as pas trop froid, on est en quelle période là, février  ? Ah ouuuiiii, c’est Carnaval bientôt ! J’espère que tu as pensé à la crème solaire sinon c’est coup de soleil dans quelques lignes. Ici on ne rigole pas avec ça, le nez rouge c’est pas sérieux en stage  !

Laisses-moi te dire, tu oublies les clichés ! Soleil, Mer chaude turquoise ou de toutes les couleurs, fleurs, plantes luxuriantes, arbres fruitiers en pleine ville, rhum produit localement, plages de sable blanc… Bien sûr qu’il y a tout ça. Mais sérieux frère, tu viens faire ton internat aux Antilles et en Guyane, tu vas rencontrer du monde, personnel soignant, patients, colocs, vacanciers… C’est bien plus que tu vas découvrir. Matinik, Gwadeloupe, Guyane, la nature amène chaque jour son lot de surprise et d’émerveillement. Une chute d’eau par-ci, une plage de sable noir volcanique par-là, une excursion en forêt pour découvrir une canopée inégalée  ! Sans oublier la Soufrière ou la Montagne Pelée. Apprendre que les lianes sont en fait des racines et qu’ici poussent des arbres de l’ère des dinosaures !

Et ça c’est sur la Terre, vas dans l’eau : une plongée pour apprécier les coraux, les poissons (multicolores tant qu’à y être) coquillages et crustacés. Ou juste un peu d’apnée pour avec les tortues nager ! Manman  ! Tu seras vite ressourcé.

Tu aimes quand ça bouge un peu plus, ok : kite, surf, paddle. Tu veux prendre un peu de hauteur ? Un tour de parapente et c’est réglé.

Mais ne crois pas que tu vas bronzer, on n’oublie pas de bosser. Ici le psychiatre est ravi. On découvre que le soleil n’empêche pas de déprimer, que la misère n’est pas soufflée par les Alizées, qu’évoquer sorcellerie, quimbois ou gadézafé n’emmène pas toujours à l’HP, ou qu’un patient persécuté peut en fait n’être que déprimé. L’approche transculturelle est ici naturelle. A 6000 km de la métropole (au moins) il y a bien des services spécialisés (sismothérapie, RTMs par exemple) mais le secteur possède une clinique variée. Bon, des fois c’est un peu «  le système D  »

Avec des terrains de stages aussi dispersés, il n’est pas si facile de s’organiser. Les cours ont lieu chaque mardi après-midi en visioconférence. Les DU demandent souvent de se déplacer. Terres d’origine du PsyLab, la formation par les pairs est grandement valorisée. Une partie de l’internat se fait sur Paris. Il était difficile de bien échanger. Une asso a donc été créée. Guide, pré-choix, évaluation, coordination sont les premiers projets, et bien d’autres n’attendent que d’arriver. Mais si Calipsy est là pour que l’on saisisse chaque opportunité, que chaque période de notre internat soit optimisée ; elle l’est aussi pour te renseigner, te guider, t’orienter.

Et le soir avant d’aller zouker ou kizoumber, un petit repas les pieds dans l’eau. Ou juste un bokit. Parce que la découverte d’une culture ça passe aussi par sa nourriture. Christophine, giromon, goyave, maracudja, je ne te fais pas tous les légumes et fruits peyi… Il y a de quoi avoir pleins de recettes en tête. Et les jus locaux coulent à flot

Mais il n’y a pas que le tourisme vert : distilleries, musées, places fortifiées, expositions, lieux d’histoire, de batailles historiques… Il y a de quoi nourrir tous les esprits ici, et voir en vrai les cours longuement étudiés.

La garde a été trop dure pour surfer  ? Pani problem, juste une journée bateau. Ou tu peux rester dans le canapé et voyager grâce à Aimé Césaire, Alfred Alexandre, Maryse Condé. Sur un week-end prolongé, pourquoi ne pas visiter Sainte Lucie, les Grenadines, Cuba. Avec des lignes low cost, New-York est aussi à portée.

Alors Doudou ? Je vois tes yeux briller, pétiller ; n’hésites pas à nous contacter, on t’attend, pour un semestre ou plusieurs années. Parce que faire ton internat ici c’est apprendre la mobilité, l’adaptabilité, découvrir une population de manière sincère et sans détour. C’est aussi s’assurer que l’important ne réside pas dans le staff ou les leçons toutes faites mais bien de ton intérêt et les rencontres faites et les liens tissés. C’est découvrir ses propres capacités, et ses ressources que l’on peut toujours développer.

Article paru dans la revue “Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie ” / AFFEP n°19

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