2014-2015 : enquête e-psychiatrie

Publié le 1653485697000


Pourquoi/comment vous est venue l’idée de cette enquête?

L’idée de réaliser une enquête faisant un état des lieux de l’utilisation de l’outil informatique en psychiatrie a vu le jour il y a déjà 2 ans lors de l’assemblée générale des référents AFFEP. Nombre d’entre eux rapportaient, en effet, l’existence de cours sous forme de visioconférence dans leur subdivision, les avis étant partagés quant aux avantages et inconvénients de ceux-ci. Nous avions alors évoqué le manque de données relatives à l’utilisation de l’informatique dans le domaine pédagogique en psychiatrie.

L’année suivante, le nombre important de communications ayant attrait à l’utilisation d’outils de soins connectés lors des congrès et les nombreuses interrogations des internes par rapport à ce sujet nous a définitivement convaincu de l’interêt d’une enquête nationale sur le thème global de l’e-psychiatrie.

Quels étaient les buts de cette enquête?
L’e-santé est en plein essor et de multiples initiatives gouvernementales ont vu le jour récemment pour mieux préparer les soignants à la révolution en cours (livre blanc santé connectée réalisé par le conseil national de l’ordre des médecins, MOOC d’initiation à l’e-santé sur le site http://esante.gouv.fr/ de l’ASIPsanté…).

A l’époque d’une médecine 2.0, la psychiatrie ne fait pas exception à la règle et voit émerger de nouvelles pratiques liées à la présence quotidienne de l’informatique et d’internet.
Nous voulions donc réaliser un état des lieux des pratiques, des besoins et des volontés des internes en psychiatrie concernant l’« e-psychiatrie » devant le constat de la nécessité d’une formation aux nouveaux outils pédagogiques et thérapeutiques.

En somme, nous voulions savoir comment et à quoi voulaient se former les internes dans ce domaine afin de prendre en compte ces informations dans la discussion ayant pour objectif l’harmonisation des enseignements de notre DES à échelle nationale (discussion s’inscrivant dans le contexte de la réforme du 3ème cycle des études médicales)…

Et maintenant, où en est-on ?
Nous venons récemment de finir l’analyse statistique de l’enquête et nous avons présenté en avant première une partie des résultats au congrès de l’Encéphale 2016.

Ceux-ci seront également présentés à l’occasion de congrès futurs et des assemblées générales du collège national des universitaires de psychiatrie afin de les faire rentrer en ligne de compte dans l’élaboration finale de la nouvelle maquette.

Bénédicte BARBOTIN
Présidente de l’AFFEP
Mircea RADU
Vice-président de l’AFFEP

Résultats de l’enquête
A l’époque d’une médecine 2.0, la psychiatrie ne fait pas exception à la règle et voit émerger de nouvelles pratiques liées à la présence quotidienne de l’informatique et d’internet.

C’est dans ce contexte, que l’Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie (AFFEP) a réalisé une enquête afin de faire un état des lieux des pratiques, des besoins et des volontés des internes en psychiatrie français concernant l’« e-psychiatrie ».

Trois grands axes de travail ont été ciblés lors de cette étude : la pédagogie, la pratique clinique, et les questions relatives à la sécurité ainsi qu’à la responsabilité dues à l’utilisation de l’outil informatique.

Le taux de participation pour cette enquête a été de 50,4 % avec 646 réponses sur 1282 internes adhérents.

L’analyse des données sociodémographiques témoigne d’une répartition équilibrée des répondants entre les différentes promotions d’internat.

Plus de 90 % des internes possèdent à titre personnel un ordinateur portable et un smartphone alors que 20 % ne bénéficient d’aucun outil informatique sur leur lieu de stage.

Malgré une préférence pour les livres en format papier, les internes plébiscitent les supports pédagogiques en ligne (au moins 25 % en première intention)

Notre questionnaire a montré que les régions dotées d’enseignement par visioconférence étaient également celles où les internes étaient le moins favorables au développement de ce type d’enseignement.

Etes-vous favorable au développement de cours par visioconférence ?

Pour ce qui est de la pratique clinique, les internes sont majoritairement en faveur de l’utilisation d’outils de soins connectés (85 % pour les serious games et la réalité virtuelle). Plus de 50 % d’entre eux n’étaient cependant pas informés de leur existence et de leurs indications avant notre étude.Cet engouement pour les nouvelles technologies ne doit pas faire oublier les risques d’épuisement au travail engendrés par l’hyper-accessibilité aux données médicales. Certaines informations recueillies nous alertent en ce sens  : 48 % des répondants attestent recevoir des données professionnelles sur leurs équipements personnels ; plus de 65 % les consultent au domicile et plus de 30 % pendant leurs congés.